Ingénieur informatique : 190 000 postes à pourvoir d’ici 2030

Selon France Stratégie et la Dares, le métier d’ingénieur informatique recruterait le plus d’ici 2030. Risque-t-on une pénurie de main-d’œuvre ?

L’étude prospective des métiers, coréalisée par France Stratégie et la Dares*, vise à guider les politiques publiques et à anticiper les évolutions de main d’oeuvre par secteur.

Sans grande surprise, l’informatique se positionne parmi les 10 secteurs les plus dynamiques du marché de l’emploi pour la décennie en cours. Aussi, les effectifs dans les activités informatiques augmenteraient de 6% entre 2019 et 2030.

Tous métiers confondus, l’ingenieur informatique bénéficierait de la plus forte croissance de la demande de compétences émanant des entreprises en France.

115 000 créations nettes et 75 000 départs prévus

L’ingénieur en informatique fait partie de « ces métiers, relativement jeunes, qui conjugueraient un fort dynamisme de l’emploi et de faibles départs en fin de carrière, les postes nouvellement créés représentant au moins la moitié des postes à pourvoir » sur la période étudiée, expliquent les auteurs du rapport.

Au total, entre 2019 et 2030, selon le scénario de référence de la statistique publique (ni le plus optimiste, ni le moins favorable), 190 000 postes d’ingénieurs en informatique seraient à pourvoir en France métropolitaine.

Parmi ces 190 000 postes, 75 000 seraient restés vacants après des départs en retraite. 115 000 seraient des créations nettes d’emplois (+26% par rapport à 2019).

Aussi, à horizon 2030, les jeunes entrants sur le marché du travail combleraient « plus des trois quarts des besoins de recrutement » dans la profession. Des tensions persistent, cependant. La concurrence entre employeurs est forte pour ces profils. En conséquence, le « léger déficit de main-d’œuvre » devrait perdurer.

Selon un autre rapport (WebEngineering) portant sur les embauches d’ingénieurs en France, les offres étudiées fin 2021 s’adressaient essentiellement aux jeunes diplômés et professionnels dotés de 1 à 3 ans d’expérience. Et, dans une moindre mesure, à certains profils très expérimentés (plus de 15 ans dans la profession). Dans ces deux cas, la demande émanant des entreprises surpassant l’offre de candidats disponibles. En revanche, pour les profils qui disposent de 3 à 15 ans d’expérience, la tendance s’inverse.

*Direction de l’animation de la recherche, des études et des statistiques.

(crédit photo © Shutterstock)