L’Inria lance une bibliothèque universelle du logiciel libre et Open Source

Après dix-huit mois de travaux, l’Inria ouvre aux contributions tierces Software Heritage, son projet de bibliothèque universelle des codes sources de logiciels publiquement disponibles. Microsoft, Github, la Fondation Linux, la FSF et d’autres, le soutiennent d’ores et déjà.

Software Heritage est un projet ambitieux de l’Institut national de recherche en informatique et en automatique (Inria). Il vise à créer une véritable « bibliothèque d’Alexandrie » du logiciel libre et Open Source, soit une plateforme dédiée à la collecte, l’organisation, la préservation et le partage des codes sources de « tous les logiciels disponibles publiquement » dans le monde. Un an et demi après avoir été initié, le projet s’ouvre à la contribution la plus large, en France comme à l’international.

L’objectif : mettre à disposition une archive unique et universelle des codes sources de logiciels pour « faciliter l’accès à la connaissance qu’ils contiennent, soutenir la formation à la programmation, et créer un catalogue de référence, une sorte de Wikipedia du logiciel », a souligné Antoine Petit, Pdg d’Inria. « L’enjeu n’est pas seulement de préserver les anciens codes sources, mais d’aider les développeurs de nouveaux projets logiciels à trouver, réutiliser, référencer et archiver les nouveaux codes sources », d’en améliorer la traçabilité et la qualité, a ajouté l’Inria. Car Le risque lié aux infrastructures variées et disparates « est devenu évident il y a quelques mois seulement, quand deux dépôts importants, qui contenaient des centaines de milliers de projets logiciels, ont fermé leur porte avec un bref préavis : Gitorious et Google Code ».

Référentiel mondial des codes sources

Piloté par une équipe dédiée, le projet Software Heritage est doté, pour ses débuts, d’un budget de 1,5 million d’euros sur trois ans. Software Heritage a déjà collecté, à ce jour, 22,8 millions de projets logiciels, et archivé 2,7 milliards de fichiers sources, avec leur historique de développement. « Ce qui en fait déjà l’archive de code source la plus importante de la planète », selon ses promoteurs.

Le projet a déjà reçu le soutien de partenaires, parmi lesquels : Microsoft (qui met à disposition son infrastructure Cloud Azure pour une mise en miroir), DANS (Data Archiving and Networked Services aux Pays-Bas), Github, Bell Labs, la Fondation Linux, Adullact et la Free Software Foundation (FSF). Le gouvernement français lui-même, à travers la Dinsic (la DSI de l’État), soutient l’initiative qui jette les bases d’un référentiel mondial des codes sources.

Contributeurs de tous pays…

« La connaissance technologique de l’humanité est indissociable des logiciels : toute notre société et toute notre culture en dépendent », a commenté Roberto Di Cosmo, directeur de Software Heritage. « Nous avons le devoir de préserver cette connaissance », a-t-il ajouté.

L’Inria invite donc les développeurs tiers, les chercheurs et les organisations à rejoindre cette initiative. Il s’agit de disposer des moyens humains, matériels et financiers nécessaires pour collecter le code source disponible, mais dispersé, dans le monde, pour contribuer au développement de Software Heritage (dont le propre code source sera « entièrement libre »). Mais aussi de maintenir une infrastructure distribuée et résoudre les défis posés par la construction d’une archive universelle.

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