Intel mise sur l’Inde

Le premier fondeur mondial compte ouvrir une usine et investir 400 millions de dollars

Intel se sent pousser des ailes. Le premier fondeur de la planète est sur un petit nuage: le secteur des puces ne semble pas s’essouffler, ses perspectives de résultats ont été revues à la hausse, Apple devient son client. Bref, la situation est plus que favorable. C’est donc le moment d’investir. Et le groupe américain s’est déjà trouvé un nouveau terrain de jeu: l’Inde.

Intel annonce ainsi sa volonté de construire en Inde une usine d’assemblage et de test afin de tirer parti des progrès que ne cesse d’enregistrer ce pays dans le domaine technologique. Le ministre des Télécommunications Dayanidhi Maran a précisé que le groupe américain prévoyait d’investir jusqu’à 400 millions de dollars dans cette installation qui pourrait être implantée soit dans la ville portuaire de Madras, soit à Bangalore, la capitale technologique indienne, soit enfin dans la cité industrielle de Noida, près de la capitale. Le groupe américain produit actuellement ses puces aux Etats-Unis, en Irlande et en Israël et les expédie vers des sites en Asie et au Costa Rica où elles sont assemblées et contrôlées, mais il ne dispose pas encore d’usine de production à part entière en Asie, malgré le rapide développement de ce marché. Il a en revanche déjà créé à Banhgalore un centre de développement où sont conçus des logiciels pour puces d’ordinateurs et réseaux, pour des applications internet. L’Inde, avec son formidable potentiel de marché et ses compétences techniques et humaines, ne cesse d’attirer les géants étrangers. Nokia, le numéro un mondial des téléphones portables, a annoncé son intention d’investir entre 100 et 150 millions de dollars dans la pays, tandis qu’Elcoteq, spécialiste européen de la sous-traitance en électronique, y exploite déjà une usine de téléphones. Mais pour Intel, l’Inde n’est pas une fin en soi. Des analystes ont dit s’attendre à ce qu’Intel annonce cette année un ensemble d’investissements industriels qui pourraient totaliser jusqu’à huit milliards de dollars! Il faut dire que les perspectives sont bonnes. Pour le deuxième trimestre, Intel dit viser des ventes comprises entre 9,1 et 9,3 milliards de dollars. En avril, le groupe prévoyait un chiffre d’affaires situé entre 8,6 et 9,2 milliards de dollars. Intel a également prévu une marge brute trimestrielle d’environ 57%, plus ou moins un point, alors qu’il prévoyait auparavant 56%, plus ou moins deux points. Intel explique que le marché est soutenu par la croissance rapide des ordinateurs portables. La semaine dernière, un dirigeant d’Intel avait qualifié de forte la demande pour ce type de machine. Le directeur financier du groupe, Andy Bryant, a déclaré qu’Intel prévoyait une forte demande pour ses microprocesseurs sur tous les territoires et il a ajouté que cette demande était si forte qu’Intel peinait à y répondre pour certains produits auxiliaires. Avec l’arrivée d’Apple comme nouveau client, les bonnes nouvelles s’accumulent pour le groupe dont l’action a repris environ 25% depuis son creux touché en avril.