Intel : « nous livrerons majoritairement des processeurs 32 nm au cours du second semestre »

Au travers d’un entretien organisé avec Stéphane Nègre, le président d’Intel France, nous sommes revenus sur les résultats de la compagnie, mais aussi sur les attentes du marché pour cette année 2010.

En cette période de crise économique, les résultats du dernier trimestre d’Intel sont tout bonnement exceptionnels. Stéphane Nègre, président d’Intel France, est revenu avec nous sur les éléments qui ont permis une telle remontée.

Il explique tout d’abord ces résultats : « Dans notre industrie, les coûts fixes sont importants. Lorsque les livraisons augmentent, le taux de charge des usines monte et la profitabilité est plus forte. La fin de l’année est de surcroit une période favorable pour notre activité. »

Vos différents tracas sont-ils réglés ?

L’amende liée à la Commission européenne [voir l’article [ Bruxelles inflige une amende de 1 milliard d’euros à Intel ] a été provisionnée sur les comptes du second trimestre 2009 et notre différend avec AMD l’a été sur ce dernier trimestre. La résolution de ces problèmes n’est donc pas une bombe à retardement pour Intel. Aujourd’hui, aucune amende ou contrainte n’est à anticiper.

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Quelles sont les locomotives d’Intel ? Globalement, tout ce qui touche à la mobilité. L’impact le plus fort est celui du marché des portables traditionnels, qui connait une croissance supérieure à celle des netbooks et des serveurs. Toutefois, les revenus serveur atteignent un record historique au cours du dernier trimestre. C’est un bon indicateur du redémarrage de la consommation chez les professionnels, un élément qui nous avait fait défaut sur le reste de l’année.

Notez que les produits les plus innovants sont ceux qui bénéficient le plus de cette reprise. Le moteur de la croissance reste donc avant tout l’innovation, et ce, malgré les aléas économiques. L’innovation réside dans les produits, mais également dans leur utilisation. Par exemple, la virtualisation, en permettant la consolidation des serveurs et une réduction de la facture énergétique, propose un ROI (retour sur investissement) assez rapide sur la dépense serveur.

Comment va se développer le 32 nm ?

Les outils de production 32 nm que nous avons mis en place tout au long de l’année n’impactent que faiblement les revenus liés à 2009. Cet investissement portera toutefois ses fruits en 2010. Nous avons récemment présenté des produits gravés en 32 nm dédiés aux postes clients et aux ordinateurs portables.

Au cours du premier semestre, nous envisageons de lancer des produits serveur. Lors de la deuxième partie de l’année, nous livrerons majoritairement des puces gravées en 32 nm. Nous sommes le seul fournisseur de processeurs 32 nm. C’est un avantage compétitif important pour Intel.

La progression du GPU Computing vous inquiète-t-elle ?

Dans le monde HPC, environ 10 % des applications profitent du GPU Computing. Pour ce marché, nous développons toujours le Larrabee et d’autres offres. Il est toutefois probable que ces produits ne sortiront pas en 2010. 90 % des applications restantes s’appuient sur un équilibre CPU / GPU ou sur la seule force de calcul des CPU. Nous travaillons activement sur cette problématique de parallélisation CPU et hybride.

L’Atom semble très populaire. Est-il profitable ? L’Atom a compté pour 1,4 milliard de dollars de chiffre d’affaires en 2009. Son succès sur le marché des netbooks est indéniable. La nouvelle plate-forme Pine Trail est bien accueillie, avec 80 design de netbooks présentés lors du CES 2010. L’Atom est également de plus en plus présent dans le monde de l’électronique embarquée, avec 600 designs référencés. Nous assistons à une importante montée en charge dans ce domaine. Enfin, dans le secteur de la téléphonie, LG a présenté un smartphone Atom, qui a été primé lors du CES 2010.