Intel reprend les commandes des ultrabooks

Intel Xeon E5 et promotion des Ultrabooks, Karen Regis

Intel, qui veut croire en un renouveau pour ses ultrabooks, a défini un plan d’attaque autour de Windows 8, avec en point d’orgue l’hybridité et des rabais tarifaires. Mais de nombreux constructeurs ont déjà pris leurs initiatives.

Intel, qui en veut toujours pour ses ultrabooks, donne le coup d’envoi de l’offensive 2012, sous la bannière d’une campagne publicitaire agressive, ponctuée d’une myriade de promesses : embrasser Windows 8, tendre vers l’hybridité et orchestrer une coupe claire des tarifs en vigueur.

Sans concession, le fondeur de Santa Clara fait dans la quasi-démesure et joue d’ambitions non dissimulées pour évoquer le déploiement imminent de quelque 75 nouveaux modèles, sous l’impulsion de constructeurs tels Acer, Asus, HP, Lenovo et Toshiba. En point d’orgue, l’implémentation d’écrans tactiles devrait confirmer l’avènement d’une inexorable convergence avec les tablettes.

Dans l’expectative de Windows 8 et de l’émergence concomitante de la plate-forme ARM au sein de la caste des ultraportables, Intel entend préserver une segmentation de l’offre, avec des machines d’entrée de gamme proposées à partir de 699 dollars (un peu moins de 640 euros TTC), en contrepartie à une somme de concessions matérielles, pour mieux abattre en deuxième rempart la carte de l’innovation, réservée au haut de gamme.

En dépit d’une telle stratégie affirmée, la loi du marché et la bivalence des enjeux sous-jacents ont de quoi déboulonner les esprits : d’un côté, la nécessité pour les constructeurs d’amortir les coûts prohibitifs d’une production au compte-goutte, non sans s’en tenir à de sévères exigences matérielles ; de l’autre, une demande bien en deçà des prévisions, une percée anecdotique que GFK impute à une échelle tarifaire trop élevée. Le format 13 / 14 pouces séduit, mais le consommateur s’en détourne au profit des laptops traditionnels, meilleur marché. En outre, les netbooks, autrement moins onéreux, ont encore des adeptes malgré leur déclin.

Un bourdon au sein du chœur

Un temps resté maître sur le terrain des ultrabooks, Intel, à la lumière d’un démarrage poussif, a eu tôt fait de multiplier les concessions envers ses partenaires. Pis, ces derniers n’ont guère attendu le coup d’envoi des festivités pour délaisser leur chef d’orchestre et décréter à qui mieux mieux des rabots tarifaires. Acer a ouvert la voie avec son Aspire S3, premier de cordée, passé aussi sec de 999 à 699 euros, « en deçà du seuil de rentabilité », selon le groupe taïwanais.

Pour autant, l’amoncellement des stocks a convaincu le gros des constructeurs de s’engouffrer dans la brèche. AMD lui-même s’en frotte les mains, lui qui pourrait bientôt faire figure d’invité-surprise sur le segment, avec ses APU quadricœurs à basse consommation (17 W). Dans un esprit de mobilité, le fabricant de semi-conducteurs a également en point de mire les tablettes. Le succès de son architecture Brazos sur les ultraportables de 11,6 pouces (Acer Aspire One 722, HP dm1, Lenovo ThinkPad X121e, etc.) lui donne, sinon raison, tout du moins le feu vert pour initier son entreprise.