Internet fixe illimité : oui mais pas trop

La question de la neutralité du Net revient sous la forme d’un projet de plafonnement des données téléchargées sur l’Internet fixe. Les opérateurs télécoms démentent… tout en reconnaissant réfléchir à la question.

Fausse polémique ou vraie tendance? Les opérateurs télécoms réfléchiraient à appliquer à l’Internet fixe les mêmes limites que les mobinautes rencontrent avec l’Internet mobile. A savoir, le plus souvent, un plafonnement des échanges de données (500 Mo dans les offres de base). Seuil au-delà duquel la bande passante est réduite à peau de chagrin.

Une information que l’on doit à Owni.fr qui révèle que la Fédération française des télécoms (FFT) envisage de plafonner la connexion Internet à domicile. Notre confrère s’appuie notamment sur un document de travail dévoilé par « site média 2.0», le club des principaux FAI (Orange, SFR, Bouygues Telecom, Colt… à l’exception notable de Free et Numericable) qui évoque un plafonnement de l’Internet illimité, rapporte ITespresso.fr. Ces nouvelle conditions pourraient apparaître à travers des nouvelles gammes forfaitaires qui incluraient des dimensions « débit IP maximum » et « plafond de consommation ». Des dimensions directement impliquées dans le cadre du débat sur la neutralité du Net.

Sans renier l’existence de ce document de travail visant à réguler la « gestion du trafic », la FFT a commencé à allumer des contre-feux au cours du week-end. Interrogé dimanche par l’AFP, Yves Le Mouël, directeur général de la FFT, assure que « cette affaire [d’instaurer un plafonnement] n’est pas à l’ordre du jour ». Mais l’idée n’en flotte pas moins dans l’air. Sauf chez Numericable qui se déclare « en rien associé aux réflexions en cours concernant la limitation des usages de l’internet fixe ». De son côté, Free exprime également ses plus vives réticences à ce projet.

Dans la sphère gouvernementale, cela commence aussi à s’agiter. Ce plan d’encadrer l’Internet illimité déplaît à Eric Besson. Le ministre en charge de l’Economie numérique déclare à l’AFP que « le gouvernement n’envisage aucune restriction de l’accès à Internet ». Officiellement, il s’attelle plutôt « au développement du très haut débit fixe et mobile sur l’ensemble du territoire et pour l’ensemble des Français » tout en rappelant que « le gouvernement travaille à encadrer l’utilisation du terme « illimité » par les opérateurs afin de protéger les consommateurs contre certains abus ». Travail de longue haleine visiblement.