Internet menace les animaux rares et protégés

Facile, bon marché et anonyme, la vente d’animaux rares se répand comme traînée de poudre sur Internet, menaçant l’existence de nombreuses espèces, selon un rapport très officiel de l’agence IFAW

Internet n’apporte pas que des bienfaits: c’est devenu un canal de distribution pour tous les trafics et marchés noirs, dont celui des animaux, le plus souvent protégés. La facilité d’un tel commerce illicite en ligne, qu’il s’agisse de sites Web qui vendent des animaux vivants, morts ou par morceaux, ou de sites d’enchères en ligne, tend à placer Internet au centre de tous ces trafics.

La IFAW (International Fund for Animal Welfare), dans son rapport sur le Web, tire le signal d’alarme sur les multiples dérives de ce commerce, qu’il soit légal ou illégal, qui peut contribuer à la disparition de nombreuses espèces rares et, le plus souvent protégées. Ce commerce en ligne porte donc à la fois sur des animaux vivants – bébés chimpanzés, gorilles, primates, girafes, éléphants, tortues, reptiles, chats sauvages, etc. ? mais aussi sur des parties d’animaux morts – carapace de tortue, squelette d’hippocampe, cendrier en pied d’éléphant, sculpture d’ivoire, châle de shahtoosh (antilope tibétaine), veste en peau de serpent ou bottes en peau de crocodile. En l’espace d’une semaine, la FIAW a ainsi relevé en vente sur le Net : 146 primates vivants, 5.527 produits d’élephants, 526 tortues et carapaces de tortues, 2.630 produits de reptiles et 239 de chats sauvages. Pourquoi ce commerce est-il si florissant sur Internet ? D’abord, comme sur tout marché, il répond à la loi de l’offre et de la demande, forte. Ensuite, le différentiel économique entre les pays d’origine du trafic et les destinataires est tel que ces ‘produits’ sont bons marchés en Occident, mais rapportent gros aux trafiquants. Un site américain propose par exemple une girafe de 2 ans au prix de 15.000 dollars. Un autre un gorille de 7 ans vivant à Londres à 4.500 livres. Un bébé chimpanzé se négocie 60.000 dollars, un couple de singes tamarins 1.900 livres. La FIAW pointe aussi les faiblesses des législations. Les trafiquants et surtout leurs clients encourent des peines, trop légères, dont peu dissuasives. L’information des consommateurs est quasiment inexistante. Et la lutte contre ces trafics est loin d’être une priorité pour les gouvernements. Internet, dont la transversalité échappe aux frontières et protège en partie les contrevenants, se révèle donc une menace pour le règne animal. En particulier les espèces rares et menacées. Peu importe notre avenir et celui de nos enfants, pourvu que l’argent satisfasse immédiatement certains besoins excentriques ! Voir le site de l’ IFAW.