Interpol veut renforcer son arsenal anti-cybercrime

L’organisation internationale de lutte contre le crime envisage de créer des
centres d’alertes pour prévenir le cybercrime et lutter contre l’activité en
ligne des mafias…

Profitant d’une conférence, Interpol a annoncé le mercredi 12 septembre son intention de créer des bureaux afin de lutter contre la cybercriminalité. Le secrétaire général de l’organisation, Ronald K.Noble a souligné à cette occasion : « l’Internet ne peut pas devenir une zone de non-droit. » La semaine dernière, les officiels de 37 pays se sont réunis dans la capitale indienne, New Delhi, afin d’évoquer l’évolution de la cybercriminalité. Parmi les thèmes abordés, citons : le vol d’identité, le jeu en ligne, le risque d’activité terroriste en ligne. Il s’agissait de la septième conférence sur ce thème organisé par Interpol. La réunion a été organisée à l’initiative de la division française d’Interpol. Rappelons qu’il s’agit de la plus importante organisation de police. Elle compte actuellement près de 186 pays membres.

Le processus de création de ces centres d’alertes risque d’être long, et comme l’explique Noble : « Il s’agit d’une idée très ambitieuse, mais nous sommes déterminés. Ce problème de cybercriminalité est très important et même le G-8 et la Commission européenne ne peuvent pas lutter. La réponse au problème doit être adaptée et surtout globale. »

« La coopération entre les pays est encore trop souvent inexistante et ces centres d’alertes permettraient à des experts de travailler ensemble » poursuit Noble.

Cyber-criminel, ‘un job’ rentable Pour certains, la pratique du crime en ligne est autrement plus payante qu’un emploi de bureau… Les malfaiteurs de la toile sont de plus en plus nombreux ; ils sont attirés par l’argent facile. Selon un document publié par l’éditeur Symantec, ils se professionnalisent et travaillent avec des « boîtes à outils » préfabriquées et revendues sur les réseaux « clandestins » du Net. Prenons l’exemple de MPack. Au cours du mois de juillet 2007, l’éditeur Finjan a identifié 58 cybercriminels utilisant sans modération ce maudit MPack. Ils ont infecté près de 500.000 utilisateurs. Le taux de réussite de l’attaque est de 16%.

MPack est un cheval de Troie qui permet de simplifier et d’automatiser le piratage informatique. Ce fameux programme est disponible sur le marché noir pour près de 1.000 dollars. D’après Symantec ce logiciel aurait été développé par des professionnels de la sécurité, ou plutôt de l’insécurité. Toujours selon l’éditeur, à l’heure actuelle il y a un regain d’activité des cybercriminels qui s’organisent en mafia. Chaque jour, 52.771 ordinateurs sont infectés par des botnets.