Investissements informatiques et télécoms : attention trou d'air !

L’observatoire des technologies de l’information et de la communication, élaboré par PAC, l’Idate et Rexecode, prévoit une baisse des dépenses

L’année 2008 s’annonce morose en terme d’investissements technologiques. Il faut dire qu’un conjoncture de facteurs ne prêtent pas à l’optimisme : moral des ménages en berne, croissance atone, crise financière, crise immobilière…

Selon l’observatoire des technologies de l’information et de la communication, réalisé par Pierre Audoin Consultatnts, l’Idate et Rexecode, « la décélération de la croissance des investissements est en vue avec des amplitudes différentes suivant les pays, les segments et les secteurs économiques ».

Dans le secteur de l’informatique, la croissance des dépenses informatiques en 2008 en Europe de l’Ouest,devrait approcher les 3%, l’Espagne et le Portugal restant les deux bons élèves de la classe des 15 – les pays de la zone euro- avec des croissances supérieures à 4%. Le Royaume-Uni, pays de l’Europe de l’Ouest le plus exposé à la crise financière et connaissant un recul de ses dépenses dans le secteur public devrait subir une diminution significative de la croissance des dépenses informatiques par rapport à 2007.

Le rythme des projets d’investissements dans le secteur bancaire devrait connaître un ralentissement en Europe de l’Ouest, après une année 2007 très dynamique dans la plupart des pays européens et en particulier en France. L’incertitude qui règne concernant la croissance des économies Européennes en 2008 devrait également peser dans les décisions de réduire les dépenses informatiques liées à des projets non stratégiques dans les secteurs comme l’industrie, le commerce et la distribution. D’autres secteurs comme les « utilities » ne devraient pas subir de décélération.

Le secteur public, moteur de croissance important depuis quelques années, devrait également rester dynamique dans la plupart des pays européens, même si, en France, ce secteur connaît quelques retards dans la mise en oeuvre de la modernisation de ses systèmes d’information.

Pour autant, certains segments vont connaître une évolution plus rapide que d’autres. En particulier, le marché de l’assistance technique (régie) devrait

enregistrer une croissance très faible voire nulle dans certains pays de l’Europe de l’Ouest cette année. Les projets au forfait devraient mieux résister dans un premier temps suite aux investissements informatiques, significatifs réalisés en logiciels applicatifs et outils l’an passé.

Les marchés du logiciel devraient également subir un décélération de leur croissance dans la deuxième partie de l’année 2008. En revanche, les contrats d’outsourcing (externalisation), étant liés à des problématiques de réduction des coûts et de libération d’actifs sur des périodes de plusieurs années, devraient conserver une croissance en lien avec celle observée en 2007. Un contexte de ralentissement économique est souvent synonyme d‘accélération de la croissance de ce segment, expliquent les auteurs de l’étude.

Dans le secteur des télécoms, le marché des équipements enregistre toujours une dynamique modérée (moins de 5% de croissance annuelle pour 2007 et à moyen terme), porté principalement par les services aux opérateurs et les équipements de réseaux mobiles. Du fait de la migration vers des technologies de nouvelle génération (NGN), le recul en valeur des équipements d’accès fixes et mobiles « traditionnels » se poursuit. Dans le segment mobile, les technologies GSM/UMTS continuent de gagner du terrain au détriment des technologies CDMA.

Enfin, l’étude souligne que la croissance du marché des services de

télécommunications au sein de l’Union européenne est à son plus bas niveau

(1,4% de croissance en 2007), désormais portée exclusivement par les revenus de l’internet et du haut débit (+14%) ; les services mobiles ne progressent que de 2,7% dans l’année. Dans ce contexte, le marché français se singularise avec une légère reprise au cours de l’année écoulée, grâce notamment à une dynamique toujours très forte dans le segment internet et haut débit (+23%) ; la croissance ne devrait toutefois pas dépasser 2% !