IoT : FFly4U, une nouvelle ère connectée pour la supply chain

Donner la parole aux marchandises, telle est la vocation d’une jeune entreprise, FFly4U. Celle-ci s’appuie sur le réseau SigFox pour tracker les biens et les marchandises. Un réseau M2M pour pallier les défauts du RFID dans la logistique.

Olivier Pages fondateur de FFly4U estime que les objets communicants peuvent remplacer efficacement les puces RFID dans la Supply Chain.
Olivier Pages fondateur de FFly4U estime que les objets communicants peuvent remplacer efficacement les puces RFID dans la Supply Chain.

Startup toulousaine, FFly4U veut appliquer les nouvelles technologies des objets connectés au monde de la supply chain. Son fondateur, Olivier Pages, n’est pas un nouveau venu dans le secteur. C’est lui qui a créé Pick and Go en 2010, une société qui a introduit des palettes plastiques en location dans l’industrie et la distribution, en remplacement des palettes en bois traditionnelles. « Nous avons été les premiers à placer des étiquettes RFID passives sur nos supports de manutention. 150 000 palettes ont été mises en circulation. Nous faisions alors le pari que les industriels allaient ainsi tracer à la fois le contenant, mais aussi le contenu. Une possibilité qui n’a pas été utilisée. »

Pour cet expert de la supply chain, si coller un tag RFID ne coûte presque rien, de l’ordre de 20 cents pièce, les investissements requis en termes d’infrastructure, notamment dans les portiques de lecture a placer devant chaque quai de déchargement est considéré comme démesuré par les industriels et la grande distribution au regard de la valeur ajoutée apportée. « L’investissement en terme de technologies à mettre en place et en termes de maintenance est trop élevé pour une valeur ajoutée trop faible. Le besoin est bien là, notamment chez les distributeurs, mais la réponse n’était pas la bonne », estime Olivier Pages.

Les réseaux très bas débit à la place des lecteurs RFID

Un tracker Ffly4U tel qu'il va être posé sur une palette de transport afin que celle-ci puisse être suivie via le réseau Sigfox.
Un tracker Ffly4U tel qu’il va être posé sur une palette de transport afin que celle-ci puisse être suivie via le réseau Sigfox.

Alors que le RFID ne délivre que des informations de passage du contenant sous le portique, les technologies récentes, notamment le réseau SigFox, autorisent désormais une nouvelle approche. « Le besoin du distributeur (ou de l’industriel) est de savoir où se trouve un contenant, un contenu ou un actif à intervalles réguliers, le premier besoin étant de savoir si une marchandise est arrivée au bon endroit au bon moment » explique Olivier Pages. « Avec SigFox, et bientôt LoRa, nous pouvons apporter une solution qui est cohérente avec le business model de la supply chain, ce qui n’était jusqu’à maintenant pas possible avec les réseaux GPRS. » Les réseaux à très bas débit permettent enfin d’envisager des déploiements en boucle ouverte où la marchandise et/ou son contenant sont suivis tout au long de la supply chain, plus seulement dans les installations du donneur d’ordre, mais pendant son transport, et sur des sites logistiques tiers.

A l’heure actuelle, FFly4U a mis au point deux trackers. Le premier, destiné à un usage indoor, dispose d’une batterie qui lui permet de fonctionner pendant 7 années. Cet objet connecté envoie 4 informations par jour, typiquement un relevé de température. Le second tracker se destine plutôt à un usage outdoor puisqu’il transmet un relevé GPS deux fois par jour. Le service est commercialisé sous forme de service tout compris à partir de 1 et 2 euros par mois et par objet. FFly4U a choisi d’héberger sa plateforme de collecte des données chez un fournisseur de Cloud public. Les projets pilotes vont être menés tout au long de l’année 2016, Olivier Pages espère avoir déployé entre 30 000 et 500 000 trackers en 2017.

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