IoT : la Wize Alliance veut structurer les distributeurs d’énergie autour du 169 MHz

Avec la Wise Alliance, GRDF, Suez et Sagemcom veulent structurer l’écosystème IoT de la distribution d’énergie autour de la bande des 169 MHz.

Le secteur de l’Internet des objets (IoT) s’enrichit d’une nouvelle alliance : la Wise Alliance pour Wireless long range communication for the industriel IoT. Autrement, du réseau à longue portée et bas débit. Fondée à l’initiative de Suez, GRDF et Sagemcom, l’alliance se donne pour mission de promouvoir les réseaux pour l’IoT industrielle (IIoT). « Nous avons créé l’alliance pour élargir l’offre autour du 169 MHz », précise Jean Lemaistre (au milieu sur la photo), directeur général adjoint de GRDF et président de la nouvelle organisation dont la création a été annoncée à l’occasion du salon IoT World à Paris ce jeudi 23 mars.

Libérée en 2003 par l’Arcep, la bande des 169 MHz est principalement exploitée dans les services de télérelevé de compteurs en France. Cette bande basse présente l’avantage d’avoir une longue portée bidirectionnelle et une excellente pénétration des bâtiments et sous-sol. Un critère considérable quand on opère des compteurs d’eau ou de gaz enterrés. La technologie Wize qui l’exploite garantie une basse consommation des objets en les sollicitant rarement (un ou deux relevé par jour). « Elle sert pour des équipements conçus pour une durée de vie de 20 ans sans visite intermédiaire (pour vérifier ou changer les batteries, NDLR) », assure Jean Lemaistre qui, après un pilote de 150 000 compteurs, prévoit d’en déployer 11 millions d’ici 2023.

Une bande de fréquence internationale

Enfin, la fréquence est utilisée en Europe voire dans le monde entier avec quelques variations dans certains pays (174 MHz en Australie, par exemple). « Wize est parfaitement adapté aux besoins industriels », confirme Pierre Andrade (à gauche sur la photo), directeur général adjoint Eau France de Suez et secrétaire de l’Alliance. Qui rappelle que sa société a déployé plus de 3 millions de compteurs connectés en 10 ans dans plus de 500 villes. « Ce serait dommage de ne pas faire profiter de cette expertise. » Suez commercialise d’ailleurs sa solution composée d’une offre matérielle (les concentrateurs chargés de récupérer les données des objets, compteurs ou autres, et de les envoyer aux serveurs du distributeur via les réseaux d’opérateurs nationaux) et logicielle de pilotage du réseau.

L’écosystème que l’Alliance veut ainsi créer avec les distributeurs d’énergie, fabricants d’objets et de composants électroniques, et autres start-up qui développent les services autour de l’exploitation des données, vise également à standardiser le système de communication basé sur la norme européenne EN 13757-X. « Nous souhaitons pousser le standard qui garantira la pérennité des investissements industriel, les innovations, la compétition », justifie Eric Rieul (à droite sur la photo), directeur général du groupe Sagemcom. Dans ce cadre, la Wize Alliance entend s’inscrire comme un facilitateur à l’international pour les distributeurs qui n’ont pas nécessairement le poids d’un GRDF.

Elargir l’offre de services

Par ailleurs, l’interopérabilité attendue de cet écosystème permettra à un distributeur de valoriser son infrastructure de communication. « Le marché de la distribution de l’eau et du gaz est très différent selon les pays et certains proposent d’autres services, explique Eric Rieul. Les distributeurs qui auront investi dans une infrastructure de communication pourront la réutiliser dans d’autres services que le télérelevé de l’eau et du gaz sans avoir à réinvestir. » Des services aux villes comme la surveillance du niveau de remplissage des conteneurs à déchets, la gestion des parking, du trafic ou de l’éclairage urbain sont quelques exemples des usages possibles en parallèle du télérelevé. Une vision qui séduit, à ce jour, une trentaine de partenaires comme ZTE, Atos, Accenture, Telecom Lille ou Aigües de Barcelona, qui ont exprimé leur volonté de rejoindre l’Alliance.

Des usages qui pourraient néanmoins venir piétiner les plates-bandes d’autres réseaux IoT, Sigfox et Lora pour ne pas les nommer. Jean Lemaistre se dédouane de toute ambition concurrentielle. « Nous avons voulu rendre public ce que l’on exploite depuis 10 ans », déclare le responsable. Qui ajoute ne pas être dans une logique de vouloir adresser tous les besoins. « Dans le domaine des objets connectés industriels, les besoins sont différenciés et les offres s’adaptent pour chaque objet. Il n’y a pas de protocole et solution qui couvre l’ensemble des besoins. » Et d’insister sur la capacité du 169 MHz à connecter les objets en profondeur et d’assurer de longues durée de vie. Des arguments néanmoins également avancés par la concurrence. En revanche, avec Wize, chaque distributeur pourra investir dans son propre réseau sans être dépendant d’un opérateur. Il est vrai que, quand on déploie des millions de compteurs, maîtriser son propre réseau de communication peut s’avérer stratégique.


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