IoT : l’Open Connectivity Foundation, un comité Théodule de plus ?

L’Open Internet Consortium se transforme pour devenir Open Connectivity Foundation avec pour objectif de standardiser l’IoT. Plusieurs associations ont les mêmes ambitions.

L’Internet des objets fascine autant qu’il interroge. Quels standards adopter ? Quelles règles de sécurité installer ? Faut-il des développements ad hoc ? Autant de questions auxquelles les équipementiers et les opérateurs aimeraient bien répondre. Pour évangéliser et faire œuvre de lobbying, les différents acteurs de l’IoT se sont depuis quelques années rassemblées au sein de différentes associations et de fondations. Et la liste s’allonge chaque semaine.

Aujourd’hui, c’est au tour de l’Open Connectivity Foundation (OCF) de voir le jour. L’objectif principal de cet organisme est de « contribuer à unifier les standards dans le domaine de l’IoT afin que les entreprises et les développeurs puissent créer des solutions IoT et des terminaux fonctionnant ensemble de manière transparente ».

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A première vue rien de fondamentalement nouveau, surtout quand on se penche sur l’historique de l’OCF. Il s’agit en fait d’une extension et de renommage de marque d’une autre fondation, l’Open Internet Consortium. Celle-ci avait déjà lancé un pré-standard : IoTivity On retrouve les mêmes membres dans l’OCF. Cisco, Intel, Microsoft et Samsung. Microsoft, Qualcomm et Electrolux ont rejoint l’organisation. L’OCF espère certifier des produits d’ici la fin de l’année.

Des associations et fondations à foison

Reste que cette initiative va se heurter à d’autres projets qui poursuivent le même but. Ainsi la IoT Security Foundation, comprenant peu ou prou les mêmes membres, avec pour objectif d’être « un fournisseur neutre, un endroit de collaboration internationale pour partager les connaissances, les meilleurs pratiques et les conseils ». A ce projet particulier, on peut ajouter le Thread Group qui cible les plans de Google dans l’IoT et la maison connectée via Weave. L’Industrial Internet Consortium (IIC) a vocation de travailler sur les tests des standards mais se voit bien comme partie prenante dans la définition de ces dits standards. La AllSeen Alliance, dirigée par la Fondation Linux, travaille au développement d’une plateforme interopérable et la certification de produits. Apple n’est pas en reste avec son écosystème Homekit.

Et il ne faut pas oublier les organismes de standardisation comme l’IEEE avec le projet 2413 sur la création de standards dans l’IoT et l’IETF dont plusieurs groupes de travail planchent aussi sur des standards. On comprend qu’avec pléthore d’acteurs et d’interlocuteurs, la normalisation de l’IoT soit complexe et lente. Un foisonnement qui pourrait être contre-productif sur un marché dont tout le monde s’accorde à reconnaître un potentiel économique très important. Il manque surtout un chef d’orchestre pour coordonner et tirer le meilleur parti de ces multiples initiatives.

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