Iphone : une rentabilité sur le fil du rasoir

La star des smartphones inquiète les opérateurs. La rentabilité de l’iPhone ne serait pas assurée pour beaucoup d’entre eux.

L’iphone n’en fini pas de faire parler de lui. Après les explosions, la rentabilité. Le cabinet d’études Strand Consulting vient de publier un rapport sur l’interdépendance entre Apple et opérateurs. Tous attendaient l’« effet iphone », mais a-t-il vraiment eu lieu ? Selon l’étude anglaise, les retombées ne sont pas celles espérées. Si le succès de l’iphone consacre Apple en société très rentable, à travers le monde les opérateurs n’ont pas fait choux gras. « Pas un seul d’entre eux n’a vu augmenter sa part de marché, son chiffre d’affaire, ou ses gains par action après avoir lancé l’iphone », résume le rapport.

Un constat très dur pour les opérateurs. D’ailleurs certains indiquent déjà des pertes de bénéfices sous la pression de leur partenariat. C’est le cas de AT&T, Sing Tel, ou encore de TelliaSonera qui n’a pas vu augmenter sa part de marché, en dépit d’une campagne promotionnelle importante. Strand Consulting présente ainsi Apple comme un ogre sans compromis pour les opérateurs. « Plus la relation est étroite entre un opérateur et Apple, plus cela a une influence négative sur les résultats de l’opérateur, du point de vue de l’actionnaire », indique les analystes.

De son côté, l’opérateur français Orange, semble plus préoccupé par la rupture de stock. «Difficile de parler d’objectifs quand on ne dispose pas des terminaux pour la vente. […]. Nous serions en mesure d’en vendre 20 à 30% en plus si nous étions convenablement livrés. J’attend de voir ce qui va se passer », déclarait le directeur général adjoint d’Orange France, Louis-Pierre Wenes, lors d’une conférence de presse.

Par ailleurs, la possible arrivée de Free sur le marché des opérateurs mobiles commence déjà à faire grincer des dents. Les trois principaux concurrents actuels (Orange, SFR et Bouygues Telecom) entendent bien défendre becs et ongles leur part du gâteau. Une tension qui pourrait s’ajouter à la difficile rentabilité de l’iPhone. Avec près d’un million de téléphones vendus rien que dans l’Hexagone (et 5,2 millions dans le monde au deuxième trimestre 2009) depuis son lancement en 2007, on se demande où vont les bénéfices.

(Article mis à jour le 18/08/2009.)