Java, aujourd’hui passé dans le giron d’Oracle, est une plate-forme de programmation qui demeure très populaire dans le secteur des applications professionnelles. Toutefois, elle devient chaque jour un peu plus dangereuse pour ses utilisateurs, comme ses promoteurs. Petite histoire en trois points d’une technologie qui s’est perdue en chemin.
Le greffon qui permet de faire fonctionner les applications Java depuis un navigateur web est devenu une plaie pour les utilisateurs desktop. De fait, c’est à travers lui que la plupart des malwares s’infiltrent sur les PC.
Le phénomène a atteint une telle ampleur que plusieurs navigateurs web bloquent dorénavant par défaut le greffon Java (du moins quand ce dernier n’est pas installé dans sa dernière mouture). Le problème est par ailleurs insoluble pour Oracle. En effet, Java a longtemps souffert d’un souci dans son module de mise à jour, empêchant l’installation d’updates. Souvent, la firme ne peut donc tout simplement pas forcer la mise à niveau des versions les plus anciennes de Java.
Le langage de programmation Java est au cœur du système d’exploitation Android et de ses applications. C’est lui – et la machine virtuelle Dalvik – qui permet d’assurer la portabilité des logiciels entre les puces supportées par Android : ARM, MIPS et x86.
L’utilisation de Java dans Android est toutefois mal vue par Oracle. La société reproche à Google d’avoir créé un dérivé de la plate-forme Java qui utilise sans autorisation ses API (voir « Nouvel épisode dans la bataille opposant Oracle et Google autour de Java »).
Mais le mal est plus profond : avec Android, c’est toute la plate-forme Java qui vacille. Et c’est bien ce qui ennuie Oracle. En effet, il y a encore quelques années, tous les téléphones mobiles étaient équipés de Java. Aujourd’hui, c’est Android qui a pris la suite, avec une offre qui n’est pas 100% compatible avec une JVM, loin de là.
L’apparition d’Android et les difficultés à retirer du marché les versions trop anciennes et peu sécurisées de Java ont énormément impacté le marché potentiel de cette offre. Et cela commence à se ressentir en entreprise.
Oracle a pourtant redoublé d’efforts en 2013, avec la sortie de Java EE 7 (voir « Oracle lance Java EE 7, une offre plus flexible et plus moderne ») et des avancées enfin positives en matière de sécurité (voir « Java 7 monte en gamme en termes d’optimisation et de sécurisation »). La firme tente même d’aborder un nouveau marché, celui de l’Internet des objets, et multiplie les efforts afin de se rapprocher de la communauté (voir « Java 8 : Oracle se met à l’écoute des utilisateurs »).
Seulement voilà, l’enthousiasme des premiers jours semble avoir disparu. De plus, le développement de Java semble aujourd’hui trop lent et trop peu novateur. L’obsolescence, c’est peut-être là le plus grand danger qui pèse sur cette technologie…
Crédit photo : © Sergieiev – Shutterstock
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