Jean-Noël de Galzain reprend Mandriva en main

Nommé au conseil d’administration de Mandriva, le président de IF Research Jean-Noël de Galzain nous dévoile sa stratégie pour remettre à flot le seul éditeur français d’une distribution Linux.

« J’ai un rôle à jouer dans la conduite de cette restructuration. » Président de IF Research et de Wallix, Jean-Noël de Galzain vient d’entrer au conseil d’administration de Mandriva. Il est par ailleurs accompagné de Bertrand Glineur, anciennement DSI du Crédit Foncier de France, et membre du directoire du GCE business. Ces nominations ont pour objectif de sortir l’éditeur français du marasme financier dans lequel il surnage depuis des années et qui s’est accentué ces derniers mois.

« Arnaud Laprévote [ actuel dirigeant de Mandriva, ndlr] m’a contacté pour lui donner un coup de main et trouver un nouveau souffle pour sauver Mandriva, explique l’entrepreneur. Autrement dit amener l’entreprise à la rentabilité pour la fin de l’année et convaincre des investisseurs de la soutenir. » L’éditeur de la seule distribution Linux française n’est donc pas à vendre, comme cela fut évoqué un certain temps.

« C’est un processeur mené depuis 1 mois et demi qui nous permet aujourd’hui d’annoncer que Mandriva est sauvée financièrement. » Grâce aux investisseurs, dont le vice-président PME du Pôle Systematic Paris Région taira les noms pour le moment. Précisémenet, cela signifie qu’aujourd’hui nous avons les moyens de conduire un processus de restructuration pour mener l’entreprise à l’exercice positif à la fin de l’année. » Une restructuration qui touche inévitablement l’organisation de l’entreprise.

Une « nouvelle dynamique managériale et commerciale » va donc être mise en place. Elle sera annoncée dans les détails en septembre prochain, lors de la prochaine assemblée générale. Mais il est clair que l’équipe de direction va être renouvelée. De plus, la structure même de Mandriva va être simplifiée. Aujourd’hui jugée « complexe », elle sera recentrée autour d’une organisation franco-brésilienne (Mandriva dispose d’une filiale au Brésil) afin d’être « lisible pour tout le monde, clients comme salariés ». Une lisibilité qui passera probablement par un plan de licenciements. Aujourd’hui, Mandriva emploie 75 personnes dont un peu moins de 50 en France.

La distribution Linux la plus innovante

Le modèle commercial va pour sa part passer par le développement d’un réseau de revendeurs et intégrateurs (« il y en a déjà quelques-uns en cours ») aux dépens de la vente directe mais aussi par le développement d’accords OEM internationaux (Europe, Moyen Orient, Brésil, Russie, Inde, Chine). Jean-Noël de Galzain compte ainsi appliquer à Mandriva « certaines recettes qui ont bien fonctionné avec Wallix ».

Le plan de relance vise également à maintenir les projets. « La restructuration ne nuira pas aux développements en cours, assure notre interlocuteur. La nouvelle organisation mise en place sera capable de répondre à l’offre stratégique. Nous n’annonçons pas des choses que nous ne tiendront pas. » Cloud computing, bureau sémantique, ingénierie, gestion de parc hétérogène (Pulse) et d’identité (MDS), GreenIT, embarqué… Les projets sont néanmoins nombreux chez Mandriva.

Mais l’arrivée d’ici la fin de la semaine de la tant attendue Mandriva Linux 2010.1 Spring est un signe positif. Même si son rythme de développement pourrait être lui aussi revu. « Le plan de développement consiste à retravailler notamment autour de laroadmapde la distribution pour quelle intègre les innovations que Mandriva conduit dans une dizaine de projets, explique Jean-Noël de Galzain. Alors que Mandriva Linux est aujourd’hui reconnu comme la distribution Linux la plus conviviale, l’objectif est d’en faire la distribution de l’innovation. Nous y travaillons. »