Jim Whitehurst (Red Hat): «Sans l’open source, le cloud n’aurait jamais existé»

L’émergence des services en ligne, qui a marqué les débuts du cloud, doit tout aux logiciels libres. Toutefois, si l’open source est au cœur du cloud, le cloud n’est pas obligatoirement synonyme de liberté.

Boston, États-Unis – Red Hat sort ses pointures pour le lancement de son événement annuel, qui vient de démarrer à Boston. Paul Cormier, vice-président exécutif et président produits et technologies de la firme, commence tout d’abord par décerner les récompenses Red Hat de l’année. Certes, ce sont pour l’essentiel des sociétés inconnues de notre côté de l’Atlantique qui sont en général mises en valeur ici. Toutefois, cette année, quelques grands noms sont de la partie, comme Dreamworks et Nissan Motor Compagny. Les curieux trouveront plus de détails sur cette page web.

Jim Whitehurst, président et CEO de Red Hat, a par la suite partagé sa vision de l’open source et des changements qu’il induit dans le monde des systèmes informatiques. Il fait un parallèle intéressant avec l’émergence de nouveaux modes de communication et les bouleversements qu’ils provoquent dans le monde actuel (ils sont ainsi au cœur de la révolution qui touche les pays arabes). De fait, l’open source – en particulier Linux – se trouve derrière le succès de firmes comme Google ou Facebook, sans lequel elles n’auraient probablement pas pu mettre au point leurs offres. Et de rappeler une vérité simple concernant cette déferlante de services en ligne, qui a mené au cloud : « Sans l’open source, le cloud n’aurait pu exister. Fin de l’histoire. »

Toutefois, opter pour le cloud n’est pas une garantie de liberté. Jim Whitehurst rappelle ainsi que ceux qui piochent dans les API d’Amazon pour créer des applications verrouillent par la même occasion leurs produits autour des solutions de la firme américaine. L’interopérabilité limitée constatée aujourd’hui entre les différentes offres de cloud public est également l’expression de cette problématique qui consiste à confier les clés de son système d’information à une entreprise donnée. Le président de Red Hat exhorte ainsi les professionnels à penser sérieusement aux enjeux de l’ouverture et les engage à opter pour des solutions libres. « C’est fondamental en terme de stratégie pour le futur, car ce choix engagera les entreprises pour de nombreuses années. »