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Joris Didieu, NFrance : « Quand on ne peut accéder au code source, on se sent un peu démunis »

NFrance est un hébergeur à valeur ajoutée qui s’appuie massivement sur des solutions open source. Si l’entreprise reste de petite taille (une vingtaine de personnes), elle dispose de son propre datacenter, capable d’héberger 2000 serveurs. Entretien avec Joris Dedieu, ingénieur technique chez NFrance, à propos de l’utilisation de l’open source au sein de la société.

Silicon.fr – Pourquoi cette volonté d’aller vers l’open source ?

Joris Dedieu : NFrance est un hébergeur qui a fait le choix de travailler avec de l’open source dès le départ. Historiquement, c’était avant tout afin de pouvoir proposer de l’hébergement à bas coût (mutualisé low cost).

Par la suite, la société a muté vers de l’infogérance de solutions web, mais sa culture est restée, et ce pour plusieurs raisons :

  1. dans le secteur du web, il y a énormément de solutions nécessitant des briques open source (Apache, PHP, MySQL, etc.) ;
  2. l’open source est un élément important de NFrance, qui en a fait une spécialité au niveau de son personnel.

Grâce à cette expertise, nous atteignons un niveau de compétence sur la mise en œuvre de solutions que nous pourrions difficilement égaler avec du propriétaire. Notre couche réseau, par exemple, n’est composée que d’éléments open source. C’est plus difficile que de brancher du Cisco, mais cela offre également plus de contrôle. Quand on ne peut pas lire le code, on se sent un peu orphelins et démunis.

Du réseau en open source ?

Nous n’utilisons pas de routeurs propriétaires, même si la question revient souvent sur le tapis. Nos équipements réseau (des PC dédiés) sont moins performants qu’un routeur, mais aussi moins chers.

Le problème du réseau chez les hébergeurs vient surtout du coût des équipements (et des licences), qui suppose de les exploiter au maximum. Nous n’avons pas ce problème et pouvons donc nous permettre de ne pas appliquer trop de règles de QoS, qui répondent finalement peu aux besoins du client. Lorsque cela coince au niveau d’un sous-réseau, on divise. C’est le bénéfice du tout open source : dédoubler un nœud réseau ne coûte finalement que le prix d’un serveur.

Reste le problème de la gestion des attaques. Nous utilisons des solutions classiques (gestion de la bande passante, mesures de sécurité, etc.)… avec parfois du matériel propriétaire pour bloquer les attaques. Les équipements de sécurité ont encore du mal à trouver leur équivalent en open source.

Quel est le profil de vos clients ?

La Fondation Nicolas Hulot est notre grand client historique. Nous avons d’autres grandes références comme Ouï FM et la Banque Populaire. Nous hébergeons également beaucoup d’ENT (via l’offre de Kosmos). 200 très gros clients assurent la moitié de notre chiffre d’affaires, près de 1000 autres faisant la seconde moitié.

Au niveau des technologies, nous trouvons principalement du LAMP, mais aussi du J2EE. Notez que nous ne fournissons pas d’infrastructure. Nous vendons avant tout du service d’infogérance. Nous prenons en charge l’OS et le middleware. Le client se charge juste de son application.

Nous avons créé notre propre datacenter il y a quelques années sur la région toulousaine. Chose devenue possible, car le réseau est maintenant plus mature. Nous intégrons tous les aspects du métier : conception du datacenter, maintenance des machines, logiciels, infogérance. On ne sous-traite rien.

Quid du cloud et de la virtualisation chez NFrance ?

Nous utilisons beaucoup Xen, car dans la mesure où nous virtualisons principalement du Linux, nous obtenons de très bonnes performances et une bonne stabilité. Nous avons profité de la récente libération par Citrix de Xen Server pour migrer de Debian + Xen vers Xen Server. Nous pouvons également proposer du VMware pour répondre à des demandes précises et ponctuelles de nos clients.

Nous évaluons la possibilité d’utiliser OpenStack, mais certains aspects nous gênent encore. Pour des entreprises de notre taille, ce projet n’est pas encore assez stabilisé pour permettre son emploi. Nous développons actuellement notre propre ordonnanceur, avec un périmètre plus limité que celui d’OpenStack, mais mieux contrôlé.

Crédit photo : © NFrance


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