Julien Decot (Skype) : « Nous allons multiplier les accords avec des tiers »

Le directeur stratégique du trublion de la VoIP revient sur la partenariat avec IBM autour de LotusLive et dément les rumeurs de cession de la part d’eBay

Outre la mobilité, l’entreprise constitue un levier de croissance stratégique pour Skype. Le spécialiste de la VoIp en mode P2P qui compte 405 millions d’utilisateurs cherche depuis plusieurs trimestres à doper ses revenus et a décidé de mettre l’accent sur le marché entreprise.

En 2008, la filiale de eBay a lancé des services payants à destination des PME et une nouvelle entité : Skype for Business. Dans le même temps, Skype annonçait déjà sa volonté d’intégrer son service de téléphonie sur IP à des applications métiers comme Salesforce et aujourd’hui LotusLive d’IBM.

Ainsi, les salariés des entreprises utilisant LotusLive pourront, grâce à Skype, passer des appels voix et vidéo en cliquant simplement sur les noms ou les numéros de téléphone de leurs contacts Skype au sein de LotusLive.

« Il s’agit du premier partenariat d’envergure avec IBM », explique à silicon.frJulien Decot, directeur stratégique de Skype.« La brique Skype apporte un enrichissement pour les utilisateurs IBM et nous avons pour objectif de multiplier ce type d’accords. Il s’agit de permettre à une tierce partie d’utiliser notre application, de piocher des briques de Skype pour leurs logiciels ».

Outre IBM et Salesforce, Skype a conclu des accords similaires mais de plus petites envergures avec Asterisk ou Xobni qui a développé un plug-in Outlook. Si le marché pro est « prioritaire » pour Skype, difficile encore de connaître la part de revenus générés. D’autant plus que la pression est grande, eBay, la maison mère commence à s’impatienter… « 25 à 30% de nos utilisateurs utilisent en partie Skype pour le business », se contente de préciser Julien Decot. Et d’ajouter : « En ces temps de crise, les entreprises nous regardent de plus en plus ».

Reste que les rumeurs d’une cession de Skype par eBay se multiplient. Si les revenus de Skype progressent, ils ne contribuent que modestement aux résultats de sa maison mère qui, rappelons le, a déboursé 2,6 milliards de dollars pour Skype. Et les synergies tant attendues tardent à venir.

« Nous avons un actionnaire fort qui nous soutient », souligne Julien Decot. « eBay a mis en place une stratégie d’investissement agressive pour 2009. Par ailleurs, de nombreux ‘seniors’ de eBay intègrent Skype ce qui est bien la preuve de leur soutien ».