Karine Calvet (Verizon) « Notre pari : les entreprises multinationales opteront de plus en plus pour l’IaaS »

Verizon - Karine Calvet - DG France

Avec 200 datacenters (dont 5 en France) et l’un de plus grands réseaux IP/MPLS mondiaux, Verizon se positionne en acteur incontournable du cloud. Entretien avec Karine Calvet, directrice générale de Verizon France.

Nommée directrice générale de Verizon France en juillet 2012 (voir « Les 5 piliers de croissance de Verizon en France »), Karine Calvet affiche une longue expérience dans l’informatique, ce qui intéresse bien évidemment l’opérateur.

Après plusieurs années chez Unilog, elle a travaillé chez Capgemini, puis plus brièvement chez SQLI. Puis, elle a approché les télécoms chez Alcatel-Lucent en assumant la fonction de directrice des ventes chez Alcatel-Lucent pour l’Europe de l’Ouest et du Sud.

En France Verizon se positionne uniquement sur le marché des entreprises. Quels sont vos atouts à l’heure du cloud ?

Verizon Karine CalvetLe cœur de métier de Verizon repose sur un réseau IP/MPLS mondial.

Suite à l’acquisition de Terremark en 2011 [NDLR : pour 1,4 milliard de dollars], nous possédons 200 datacenters à travers le monde, dont 5 en France.

Autre atout différenciateur, Verizon dispose d’une forte capacité d’investissement. Ainsi, nous avons investi 125 milliards de dollars en 5 ans. Une part de cette somme a été consacrée à des acquisitions ayant pour objectif de nous positionner plus en amont dans la chaîne informatique. Comme l’illustre notre rachat du spécialiste CloudSwitch en aout 2011 [NDLR : spécialiste de l’intégration cloud et de la migration sécurisée d’applications].

Dans un monde de plus en plus interconnecté, nous misons sur le fait que les entreprises vont acquérir de moins en moins d’infrastructures en propre. Elles optent de plus en plus pour l’IaaS, remplaçant les frais d’investissement (capex) par les frais de fonctionnement (opex).

Et ces solutions peuvent s’adapter dynamiquement aux besoins vers le plus ou le moins, avec une facturation à l’usage. Une flexibilité et une évolutivité qui expliquent le succès croissant de ces offres.

200 datacenters, colocation, IaaS, PaaS… jusqu’où allez-vous dans vos offres ?

Une part importante de notre stratégie consiste à intégrer la sécurité dans le socle de notre offre, et à la généraliser à toutes nos solutions. Indispensable à l’heure où l’implication pénale des DSI devient la norme, et où les hackers dispersés se structurent en bandes pour lancer des attaques visant clairement des gains financiers.

En tant qu’opérateur mondial, nous proposons évidemment toutes les offres autour de la mobilité (BYOD, visioconférence, etc.), mais aussi l’externalisation de type IaaS (Infrastructure as a Service) jusqu’au PaaS (Platform as a Service). Sur l’infrastructure à la demande, de nombreux mécanismes d’automatisation favorisent la montée en puissance (serveurs, bande passante, stockage, etc.) afin de s’adapter aux évolutions de l’entreprise, dans les deux sens.

Notre limite : Verizon ne se positionne pas sur le développement d’applications. En fait, nous mettons à dispositions de nos clients toutes nos briques technologiques et d’infrastructure de façon modulaire. Et sur le PaaS, nous sommes ouverts à toutes les technologies du marché. Ce qui laisse toute la latitude souhaitée à l’entreprise.

Quel est le poids de la filiale française chez Verizon ?

Nous sommes présents depuis plus de 30 ans en France. 80% de nos clients font partie du Cac 40, et chacun dispose d’un chargé de compte dédié.

La filiale française dispose de ses propres équipes commerciales, marketing et techniques, mais a également accès aux ressources et compétences mondiales de Verizon. La France est d’ailleurs le troisième pays européen, après le Royaume-Uni et l’Allemagne.

Quels types d’entreprises ciblez-vous ?

De la moyenne PME/PMI à la très grande entreprise, nous nous adressons plutôt à des sociétés multinationales, qui sont alors suivies par des contacts Verizon dédiés dans chaque pays où elles sont présentes. Et ces personnes sont toutes directement intéressées au succès de l’entreprise dont elles assurent le suivi.

Avec quel opérateur de télécommunications travaillez-vous dans l’Hexagone ?

En France, nous avons noué un partenariat avec SFR. D’ailleurs, nous venons d’annoncer la signature d’un grand client commun : Veolia [NDLR : 33 pays et 300 sites, voir notre article « SFR va opérer l’infrastructure télécoms de Veolia Environnement »].

SFR assure le réseau pour le territoire français, tandis que Verizon prend en charge la connexion dans le reste du monde. Quant aux autres prestations, le travail est assumé par l’une ou l’autre des entreprises selon l’offre qui répond le mieux au besoin précis de ce client.

Qu’en est-il du rôle des partenaires de Verizon ?

Verizon France s’appuie sur un écosystème de partenaires. Par exemple, pour les solutions d’e-commerce, nous proposons l’infrastructure en mode IaaS, avec des outils de mesure et de supervision, et le partenaire prend en charge le déploiement, le suivi de l’ensemble et des logiciels nécessaires, ainsi que le paramétrage et les ajustements ou encore le développement applicatif.

Parmi nos partenaires, on trouve les grands intégrateurs et SSII mondiaux, mais nous développons également le réseau localement, et intégrons les partenaires déjà actifs chez nos clients.