Kaspersky savoure sa victoire sur Zango

Du rififi dans le nuage entre Amazon et Google

« Cela va servir de précédent et faire jurisprudence » explique
Stéphane Le Hire, Directeur de Kaspersky Lab en France…

Hier 5 septembre 2007, la cour de Washington DC a tranché en faveur de l’éditeur russe dans une affaire l’opposant à la société Zango.

Rappels des faits, l’éditeur Zango souhaitait que sa solution soit cataloguée comme étant « sûre » alors que pour l’éditeur de sécurité le setup.exe de Zango est un riskware, c’est-à-dire un logiciel potentiellement dangereux.

La justice américaine, par l’intermédiaire du juge Coughenour a déchargé Kaspersky Lab de toute responsabilité conformément au « Communications Decency Act » considérant donc comme juste et légale, la décision de Kaspersky de classifier l’application proposée par Zango comme étant un risque potentiel pour ses utilisateurs.

« Cette affaire va servir de précédent et faire jurisprudence »explique Le Hire, « car Zango n’est pas la seule société à nous attaquer. D’autres affaires sont en cours, mais grâce à cette décision nous sommes rassurés, la jurisprudence donne raison aux éditeurs de sécurité. Lorsque nous décidons de classer un logiciel comme étant un riskware, c’est souvent à la demande d’un client, nous étudions la façon dont le logiciel fonctionne et si des processus sont lancés à l’insu de l’utilisateur (comme pour l’affaire du DRM de Sony) nous sommes obligés de procéder à un classement dudit logiciel. « 

 » Si Zango avait eu gain de cause, nous aurions été obligés de créer une nouvelle catégorie pour des logiciels sains alors que selon nous il s’agit d’applications intrusives » poursuit Le Hire.

Déjà en novembre 2006, la FTC (Federal Trade Commission) avait condamné Zango à une amende de 3 millions de dollars estimant dans son verdict que « les méthodes utilisées par Zango sont injustes et frauduleuses, d’autant qu’il est très difficile pour un utilisateur lambda contaminé de désinstaller ces logiciels-espions. »

La V7 de Kaspersky se vend bien, malgré un piratage en hausse

Interrogé sur la santé des ventes de solutions antivirus, Stéphane Le Hir estime que les ventes sont dans le vert, avec une très forte croissance pour le mois de juillet de l’ordre de 48%. Citant le panel GFK, Le Hir rappelle que la part de marché de Kasperky dans les secteurs des AV est désormais de 21,6%.

Le Hir indique que les ventes ont profité de nombreux accords avec les OEM. Le groupe moscovite revendique désormais prés de 120 partenaires OEM parmi lesquelles de grands noms comme Zone Alarm, Steganos, MicroApp, Juniper, NetApp, Alcatel et Sagem…

Selon nos informations, l’éditeur de sécurité est également victime d’un piratage relativement important. Pour le directeur français des Labs, les deux principaux problèmes dans ce domaine sont : le téléchargement des versions de l’antivirus avec Keylogger sur les réseaux P2P, et le plagiat des antidotes. Il indique que plusieurs millions de numéros de série sont désactivés tous les ans, avec notamment un grand piratage orchestré depuis l’empire du Milieu.

Le site de vente aux enchères eBay est également dans le giron de Kaspersky, car on peut y acheter des numéros d’activation à des prix qui atteignent presque le tarif d’une version originale. Ce qui a de quoi laissé pantois Stéphane Le Hire, qui rapporte également avec humour le cas d’un client belge ayant téléphoné à l’éditeur pour lui signaler des problèmes sur une version achetée sur eMule…

Dernier point lié au piratage, le plagiat des antidotes. D’après Le Hire, le problème prend de l’ampleur. Des sociétés comme ClamAV, sont suspectées de copier les mises à jour et les signatures des ingénieurs des Labs de Kaspersky pour les redistribuer via des solutions gratuites. Curieusement, les faux positifs signalés par le staff de Kaspersky se répètent chez de nombreux petits éditeurs.