Kazaa payant? -mais qui paiera?

Le célèbre site de ‘peer-to-peer’ veut encourager ses utilisateurs à rester dans la légalité. Voeu pieux?

Sous la pression, Kazaa courbe l’échine. Face à la colère non dissimulée des grandes maisons de disques et à des problèmes judiciaires qui s’accumulent, Kazaa veut faire amende honorable. Le premier site mondial d’échange gratuit de fichiers (peer-to-peer), cauchemar des Majors, va inclure dans la version 2.5 de son logiciel Media Desktop, qui sortira en juin, l’application Peer Points Manager.

Cette application a pour but d’inciter les utilisateurs de Kazaa à rester dans la légalité en leur faisant gagner des points de fidélité chaque fois qu’ils téléchargeront du contenu payant. Et ces points se transforment par la suite en cadeaux… Néanmoins, les internautes devraient toujours avoir le choix d’utiliser ou non cette application. Des cadeaux pour récompenser l’internaute honnête Kazaa et son prestataire Altanet (qui a en charge le développement de l’application) estiment que ce système va faire disparaître progressivement les fichiers pirates des dossiers partagés par les utilisateurs de Kazaa grâce à cette « carotte ». Peer Points Manager fonctionnera avec la technologie Top Search, qui permet aux éditeurs de placer des fichiers protégés en tête de liste des résultats sur le moteur de recherche de Kazaa. Pour télécharger ces fichiers, il faudra payer. Pour Kazaa, cette option est censée « donner le change » aux maisons de disque. Mais on peut douter objectivement de ce système. Des cadeaux en prime suffiront-ils à convaincre les millions d’utilisateurs de Kazaa de passer au payant? Par ailleurs, il est très facile pour un internaute de télécharger une version piratée et « débridée » de Kazaa totalement ouverte, gratuite et aux sources quasi-illimitées. Bertelsmann harcelé pour son soutien à Napster

EMI vient, comme une série d’autres maisons de disque, de porter plainte contre l’allemand Bertelsmann pour son soutien au défunt Napster.

Le groupe britannique a déposé sa plainte auprès d’un tribunal fédéral de New York. Universal Music Group, filiale de Vivendi Universal (VU), a déposé une plainte similaire le mois dernier. Ils réclament pas moins de 17 milliards de dollars de dommages et intérêts. Bertelsmann avait pris le contrôle du premier site gratuit d’échange de fichiers sur le Web pour en faire un site payant. Malgré de très lourds investissements (80 millions der dollars), la nouvelle version du service n’a jamais vu la jour et Napster a déposé le bilan. Ce sont ces investissements qui sont reprochés au groupe allemand. Aujourd’hui, Napster n’est même plus la propriété de Bertelsmann. Les actifs ont été vendus à l’éditeur Roxio qui souhaite le relancer grâce au contenu de PressPlay, plate-forme de musique en ligne de certaines maisons de disque vendue il y a quelques semaines.