KLM et Airbus adoptent le marquage RFID

L’aéronautique est un secteur où la sécurité est fondamentale. L’utilisation des fréquences radio permettrait à ces deux énormes compagnies d’améliorer la qualité de la maintenance et de simplifier des tâches administratives très lourdes

RFID et aéronautique s’apprêtent à faire bon ménage. L’idée du système repose sur une étiquette RFID, dotée d’une puce et d’un émetteur radio pouvant s’adapter à tous les objets.

Cette puce est bidirectionnelle ; elle fonctionne en mode de lecture et d’écriture. Le prestataire qui propose ses services à KLM et Airbus est LogicaCMG, un acteur reconnu dans le domaine des services informatiques et des télécommunications sans fil. Airbus intègre le RFID dans sa chaîne de maintenance Qu’Airbus utilise la technologie RFID n’est pas vraiment une nouveauté ! En effet, il l’a intégré à sa chaîne logistique d’outils aéronautiques depuis 1999. Ce qui est nouveau, c’est qu’il souhaite étendre cette technologie à la gestion de la maintenance et des pièces détachées. La construction d’un avion induit un grand souci de sécurité et requiert une grande précision. La moindre erreur pouvant être fatale, cette complexité implique une notion de temps. En effet le travail de maintenance est d’autant plus long si le mécanicien doit chercher la pièce durant des heures. Une étude du cabinet AMR Research le souligne: « Les mécaniciens consacrent parfois jusqu’à 70% de leur temps à localiser les pièces! » L’étiquetage systématique des pièces détachées va ainsi permettre une plus grande réactivité en cas de panne grave. Et surtout, elle apporte au mécanicien une entière confiance dans la pièce. La précision RFID permet de connaître le lieu, la date de fabrication, donc en clair, son pedigree ou historique. Pour Airbus, l’utilisation de la technologie RFID va permettre une nette optimisation de la chaîne logistique, et donc générer des économies intéressantes à long terme. KLM opte pour la géolocalisation KLM Equipment Services, division de la compagnie aérienne KLM Royal Dutch (groupe Air France) est en charge de la gestion du parc de véhicules sur l’aéroport de Schipol à Amsterdam. Cette société a une préoccupation majeure: mieux gérer sa flotte de véhicules. Un défi de taille. Car le trafic est imposant: véhicules distributeurs d’essence, de plateaux-repas, véhicules tractant les avions ou les bus emmenant les passagers à l’embarquement… Ce parc, s’il n’est pas correctement organisé peut rapidement conduire à un dangereux charivari. Dans ce contexte, KLM a demandé à LogicaCMG de réaliser un audit pour démontrer qu’une technique de visibilité en temps réel des véhicules aéroportuaires est possible. Deux mois plus tard, LogicaCMG présentait une solution basée sur une étiquette RFID active dans le sous-sol de l’aéroport pour un suivi interne. Mais l’application visait également le déplacement de véhicules équipées d’équipements de géolocalisation GPS et de transmission de données GPRS, en externe (‘outdoor’) et également à l’interieur (‘indoor’) grâce à des lecteurs RFID actifs, reliés via la technologie sans fil Wi-Fi. Enfin, une interface en ligne intègre des cartes géographiques. Cette solution de repérage et de suivi mobile proposée par LogicaCMG a pour nom de code « Mobis ». Elle intègre différentes technologies RFID et une unité de télémesure à distance dans une solution intégrée. Ce projet a permis de démontrer à KLM qu’un écosystème RFID bien conçu permet une meilleure gestion des véhicules, mais aussi des ressources humaines. Aéroports de Paris et ADP Télécom ont ouvert la voie

En matière de géolocalisation, Aéroports de Paris et sa filiale, l’opérateur ADP Télécom, multiplient les projets: le suivi dynamique des bagages, une application co-développée avec Air France, pourrait aboutir à de nouveaux services auprès des passagers. On peut imaginer des billets d’embarquement « taggés » permettant de suivre le flux des passagers et de détecter si un groupe de voyageurs s’est égaré. Les projets sont également nombreux s’agissant des flottes de véhicules ou d’engins circulant sur le tarmac ou sur les plates-formes aéroportuaires. Dans le magazine Résonance/ADP Télécom , Jean Verdier, président de l’opérateur constate:

« La géolocalisation bien appliquée, c’est la capacité à fournir la bonne information au bon moment et à la bonne personne. Voilà l’enjeu ! » Une application vitrine a déjà été déployée sur Roissy Charles-de-Gaulle, utilisant la technologie RFID. Il s’agit de la gestion du flux des taxis. L’application codéveloppée avec Steria permet de réguler et sécuriser le trafic des taxis entre leur base arrière de stationnement et les zones de prise en charge des clients. 15.000 véhicules ont été équipés d’une puce RFID qui est détectée, lors des entrées et sorties, par 8 bornes de contrôle. Le dispositif permet notamment de prévoir le temps d’attente probable. Cette réalisation a valu de remporter le Trophée du salon Mobile Office en décembre 2004.