Kodak, numéro un de la photo numérique?

Une étude d’IDC place Kodak à la première place des ventes d’appareils photo numériques en 2004. Mais NPD n’est pas d’accord…

Ayant fait le choix de retenir le nombre d’appareils photo numériques livrés, IDC place Kodak à la tête des ventes en 2004, détrônant le géant de l’industrie de l’électronique grand public Sony.

La firme de Rochester aurait vendu 4,9 millions d’appareils photo numériques, suivie par Sony avec 4,3 millions d’appareils, Canon avec 3,5 millions, Olympus avec 2,3 millions et HP avec 1,8 millions. C’est une victoire inattendue pour le groupe américain, qui au prix de lourds sacrifices encore en cours, notamment de fermetures d’usines et de licenciements par dizaines de milliers, assure sa migration de l’argentique vers le numérique. Tous les analystes ne sont cependant pas d’accord avec cette étude. Ainsi NPD place Canon en tête, suivi de Sony. Kodak n’occuperait que la troisième place, puis Olympus et Nikon. En revanche, l’étude de NPD ne serait pas complète, car elle ne prendrait pas en compte tous les créneaux de distribution, comme la chaîne géante de magasins Wal-Mart. Du coup, 13,6 millions d’appareils photo numériques auraient été vendus selon NPD, contre 22,3 millions selon IDC. Une différence qui va du simple au double, et qui laisse rêveur quant à la pertinence de ces études ! Il faut dire aussi qu’aux Etats-Unis comme en Europe, le marché des appareils photo numériques a migré vers les réseaux de masse, donc en particulier la grande distribution. Aidé par la chute des prix, avec un prix moyen qui de 300 dollars en 2003, est passé entre 99 et 149 dollars fin 2004 pour un appareil équivalent, et à 199 dollars pour des appareils grand public de dernière génération. Quant aux appareils dotés de technologies avancées, comme des zooms de grande capacité ou des boîtiers à objectifs interchangeables, ils se situent outre Atlantique dans la fourchette des 399 à 499 dollars. Des prix riches d’enseignements pour nous européens, où on est en droit de s’interroger sur la justification de telles différences de prix sur les appareils vendus dans nos boutiques. Et où le différentiel de change avec le dollar devrait nous permettre d’accéder à des prix nettement inférieurs à ceux pratiqués.