Kodak s’offre Creo, le champion de l’impression

Kodak a racheté le Canadien pour 980 millions de dollars, profitant des dissensions au sein du groupe spécialiste des scanners et des logiciels de préparation à l’impression

Eastman Kodak poursuit sa stratégie de reconquête de ses marchés face à la chute constante des ventes de pellicules photo argentiques classiques. Ce rachat lui permet de s’implanter dans les métiers de l’impression professionnelle.

L’offre de Kodak intervient moins de deux semaines après une assemblée générale mouvementée du groupe Canadien durant laquelle des actionnaires minoritaires ont remis en cause la gestion de l’entreprise par le p-dg Amos Michelson. Depuis lors, le management de Creo avait anticipé sur la crise interne et avait engagé la banque d’affaires Merril Lynch pour « la vente ou un adossement de la société ». Dés lors, Kodak et son concurrent direct l’allemand Agfa avaient entrepris des démarches pour racheter le groupe. Par action, le prix est de 16,50 dollars. Le prix payé représente une prime de 14,9% sur le prix de clôture vendredi au Nasdaq. Finalement, c’est Kodak qui l’emporte avec une ambition: s’imposer sur le marché très morcelé de l’impression professionnelle, « Nous atteignons presque notre but » a déclaré le p-dg de Kodak, Dan Carp. Creo propose en effet, une gamme importante de scanners destinés aux graphistes, mais aussi des logiciels et des solutions pour l’étalonnage des couleurs. Kodak avait prévu un budget de 3 milliards de dollars d’ici à 2006 pour se renforcer sur les marché à forte croissance comme l’impression commerciale. L’acquisition de Creo est un point de marqué dans ce sens même si Kodak doit ramener l’activité du groupe à la rentabilité, il peut déjà compter sur les 25,000 partenaires commerciaux de Creo qui devrait rapidement devenir des distributeurs Kodak.