La 4G fixe prend son envol en Haute-Garonne et Bourgogne-Franche-Comté

Deux initiatives s’appuyant sur les technologies mobiles pour remplacer la fibre optique voient le jour en France.

La « 4G fixe » gagne du terrain en France. Cette solution consiste à s’appuyer sur les réseaux mobiles LTE pour apporter du très haut débit (THD) fixe aux foyers mal desservis en ADSL et pour lesquels la fibre risque d’arriver bien tard, si elle arrive. En témoigne un déploiement et une expérimentation en cours sur le territoire.

La Haute-Garonne couverte en 2018

Le 3 février dernier, le département de Haute-Garonne a inauguré deux stations de base dont le signal radio apporte du très haut débit sans fil (à raison de 30 Mbit/s descendant et 5 Mbit/s montant) aux résidences de Rieux Volvestre et Latrape. Deux sites pilotes qui, depuis avril 2016, expérimentaient la 4G fixe auprès d’une vingtaine de bêta-testeurs. Des offres d’accès assurées par les opérateurs Alsatis et Ozone tandis que l’infrastructure a été mise en place par Altitude Infrastructure. Une période de test concluante qui actionne aujourd’hui le feu vert au déploiement de la technologie sur l’ensemble du département. Objectif : couvrir près de 37 000 prises éligibles actuellement limitées par un débit inférieur à 4 Mbit/s.

Ce déploiement nécessite quelques aménagements du réseau. D’abord, la bascule des 33 stations de base Wimax (en 3,5 GHz) sur la technologie 4G fixe auxquelles viendront s’ajouter 16 nouvelles stations radio. Elles seront gérées par Altitude Infrastructure Exploitation. L’ossature générale du réseau (réseau de collecte et de rapatriement en faisceaux hertziens) devra également être élargie afin de répondre aux besoins de bande passante. Les stations de base seront par ailleurs secondées par des bornes Wifi : 21 d’entre elles déjà en place bénéficieront d’une mise à jour de montée en débit, et une trentaine seront nouvellement installées. Elles seront opérées par Alsatis dans la bande des 5,4 GHz. Enfin, la mise à niveau du réseau nécessite le remplacement du parc actuel opéré en Wimax, notamment les antennes des 1 400 clients résidentiels actuels.

3000 foyers à couvrir en Bourgogne-Franche-Comté

Ces quatre volets doivent être achevés début 2018. La Haute-Garonne s’inscrira alors parmi les premiers départements français à bénéficier du très haut débit sans fil fixe comme une alternative à l’arrivée de la fibre sur l’ensemble du territoire dans le cadre du plan France Très haut débit pour 2022. Déploiements qui pourrait s’étaler jusqu’en 2030, considérait récemment la Cour des comptes. Mais le pays toulousain ne sera pas le seul territoire à emprunter le chemin de la 4G fixe. La Bourgogne-Franche-Comté aussi.

La région vient ainsi de lancer une expérimentation pour couvrir 3 000 foyers, dont 200 locaux professionnels, avec une desserte du très haut débit par voie hertzienne. Profitant d’une autorisation de l’Arcep (Autorité de régulation des communications électroniques et des postes), les tests s’appuieront là aussi sur la bande de fréquences aujourd’hui dédiée au Wimax (3,4-3,5 GHz) pour délivrer du 30 Mbit/s en réception et 5 Mbit/s en émission. Une offre triple play (Internet, téléphonie, télévision) devrait accompagner le service. C’est l’opérateur d’infrastructure Axione (filiale du groupe Bouygues Energies et Services) qui se chargera des travaux. Une centaine de foyers et collectivités bêta-testeurs ont été sélectionnés en Saône-et-Loire à Montcenis et Gergy.

Bouygues Telecom précurseur avec sa 4G box

Si les tests s’avèrent concluants, la région lancera le déploiement de la technologie alternative à la fibre à partir de l’été prochain en Saône-et-Loire, en Côte-d’Or et dans l’Yonne dans un premier temps. Les autres départements feront alors l’objet d’une analyse des besoins.

Ces expérimentations et déploiement s’inscrivent en parallèle de l’offre 4G Box lancée fin janvier par Bouygues Telecom. L’opérateur propose en effet aux abonnés de s’appuyer sur son réseau mobile 4G pour apporter du haut débit Internet (sans téléphonie ni télévision) via un routeur Wifi aux foyers qui en manquent cruellement. Autant d’initiatives qui préfigurent probablement les futures alternatives aux technologies fixes pour couvrir les zones où la fibre optique n’arrivera probablement jamais. Rappelons ainsi que le plan France Très haut débit prévoit de couvrir l’ensemble du territoire en THD dont « seulement » 80% en fibre optique.


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