La Banque de France investit dans une nouvelle plate-forme de gestion

Simplicité et économie: la nouvelle plate-forme de gestion des réserves de la Banque de France, réalisée par Trema, se veut prometteuse. Entretien avec un de ses responsables

La Banque de France consolide, sur une plate-forme unique, la gestion en temps réel de ses réserves de change et de ses opérations de politique monétaire. Outre une plus grande simplicité dans l’exploitation, cette solution met l’établissement en conformité avec les nouvelles normes comptables de l’Eurosystème. Explications par Thierry de la Bretèche, responsable de la maîtrise d’ouvrage « salle de marché » de la Banque de France Quels avantages apporte la nouvelle plate-forme ? La simplicité de l’architecture technique, tout d’abord. L’exploitation, est facilitée, ainsi que la gestion des incidents. A présent, tous les programmes sont disponibles sur la même plate-forme. Nous nous sommes débarrassés des développements que nous avions réalisés sur l’ancien système. Nous n’avons plus à maintenir un ensemble de programmes complexes (dont des grilles Excel) pour mesurer la performance des portefeuilles, ou l’historisation des données de calcul. Autre gain : les coûts d’exploitation. Certes, il est difficile de les quantifier. Mais on constate qu’avec cette plate-forme, nous n’avons plus besoin d’une équipe dédiée d’exploitants informatiques. En effet, l’exploitation de la plate-forme est mutualisée avec d’autres. Nous n’avons plus besoin non plus des développeurs du côté de la salle de marché et du ‘middle-office’, car les fonctionnalités sont standard dans la suite logicielle. Quant aux nombre de serveurs, il a chuté de 4 à 1 seul. Pourquoi avoir choisi la solution de l’éditeur Trema ? Avec cette plate-forme, un seul logiciel couvre les fonctions de ‘front-office’, ‘back-office’, ‘middle-office’ (hors ‘value-at-risk’ traitée dans Risk Manager) et la comptabilité. Cette solution comporte de nombreuses fonctionnalités en standard, comme la mesure de performances des portefeuilles. Le recours à des développements spécifiques dans la suite logicielle est resté limité (interfaces spécifiques, quelques customer specific developments, messages Swift). La comptabilité auxiliaire reste traitée à part, dans Oracle GL. Comment avez vous géré la compatibilité avec le reste du système d’information de la Banque de France ? Nous avons développé une interface spécifique dans la suite Trema, pour alimenter notre comptabilité générale et notre comptabilité auxiliaire, qui se trouvent toutes les deux sous Oracle GL. Concrètement, l’interface génère des CRO (comptes-rendus d’opérations) qui sont adressés à un interpréteur (RDJ) qui lui-même génère des écritures comptables vers Oracle GL. En plus de l’interface, nous avons dû développer un module spécifique qui met à disposition l’ensemble des données nécessaires à la constitution des CRO. Comment, sur quel calendrier s’est déroulé le projet ? Il a duré 17 mois, de janvier 2003 au 7 juin 2004. Chez nous, 37 personnes (17 du département informatique et 20 de la maîtrise d’ouvrage) y ont collaboré, aux côté de 7 consultants de Trema, au sein d’une « équipe projet » unique. De plus, une quinzaine d’utilisateurs sont intervenus ponctuellement.