La charte sur la VOD de nouveau à la table des négociations

Quel avenir pour la VOD? Quid des délais de diffusion et du soutien des FAI à
l’Industrie du ciné ?

Avec l’essor de la consommation de films ‘à la demande’, les acteurs de la VOD (Vidéo On Demand) cherchent à obtenir un renouvellement de la charte signée le 20 décembre 2005.

Cet accord entre le cinéma français et les acteurs de la VOD, les FAI, Canal+ France Télécom et d’autres est primordial pour l’avenir de marché qui est souvent présentée comme une excellente alternative à la location de films dans son vidéo-club et au développement du P2P.

Le 8 novembre 2006 marquera donc l’ouverture d’un nouveau débat qui devrait durer un mois et la volonté de certains participants d’amender ce texte est très forte, car renégocier chaque année les règles d’exploitation de la VOD est véritablement un casse-tête qui freine un décollage pourtant inévitable.

La VOD est d’après les analystes une technologie d’avenir d’autant que contrairement à l’idée reçue elle ne se limite pas à l’ordinateur, mais elle est également disponible par l’intermédiaire de la télévision.

D’après une étude du cabinet NPA, si l’avenir de la VOD s’annonce radieux, pour l’instant seulement 20% des Français connaissent le sens de cette abréviation.

Cette technologie n’est donc pas suffisamment connue du grand public, et si elle tarde c’est surtout parce que l’offre n’est pas assez attractive. L’explication : les délais de diffusion ne sont pas les mêmes selon le support.

Pour les plates-formes de VOD et pour les FAI, il faut réviser le délai de diffusion d’un film sur VOD qui est actuellement de 33 semaines pour qu’il soit le même que pour les DVD, c’est-à-dire 6 mois. Car le facteur « nouveauté » est très important pour les cinéphiles qui généralement ne peuvent pas se résoudre à attendre un film en VOD alors qu’il est déjà disponible dans un vidéo-club.

Selon de nombreux spécialistes du secteur, cela permettrait également de lutter efficacement contre le piratage dans la mesure où la masse de pirates qui téléchargent un film « en avant-première » sur le net (ndlr :souvent dans une qualité détestable) pourront se tourner vers une offre légale. Encore faut-il que les tarifs en vigueur soient attractifs!

Les FAI et les créateurs de plates-formes militent pour un changement des règles de diffusion pour mettre en place des abonnements ou des forfaits. Une formule qui pour l’instant ne semble pas vraiment fonctionner, notamment parce que les amateurs de cinéma veulent regarder des nouveautés, or le délai exclut d’emblée la diffusion des nouveaux films.

Interrogé dans les colonnes du quotidien « Les Echos » le p-dg de Club-Internet, Marie-Christine Levet, avance des chiffres qui mettent en exergue cette tendance, « les nouveautés représentent 5% de notre offre de films mais 30% du chiffre d’affaires, malgré un prix de 4,99 euros. »

Reste que l’on a de quoi être septique sur un changement dans le domaine des nouveautés qui est encore le domaine réservé des gestionnaires des salles obscures et des télévisions. Le sujet est particulièrement sensible mais la discussion autour d’une réforme du système est inévitable.

Dans le même temps, face à l’essor de la VOD, l’Industrie du cinéma estime que les FAI et les opérateurs doivent passer à la caisse. Traduction: participer à un fonds de soutien à l’image des chaînes de télévision. Du côté des fournisseurs d’accès à Internet, cette demande est pour le moment fraîchement accueillie.