La Chine condamne un cyber-écrivain à douze ans de prison

Les unes après les autres, les voix de la liberté s’éteignent

Sale temps pour les écrivains de l’empire du Milieu, la liberté d’expression continue d’être la cible du gouvernement chinois et le Web est hyper surveillé.

Le motif de cet emprisonnement donné dans la presse par le gouvernement chinois est : « la mise en danger de la souveraineté de l’État ». Le verdict est incroyablement lourd, mais la Chine ne plaisante pas avec le Web. Yang est accusé d’avoir publié sur le net un essai critiquant le rôle du sacro-saint parti communiste dans l’ex-Tchécoslovaquie. Selon l’avocat de l’auteur, il a été condamné, car il rapportait les actions de groupes dissidents expatriés qui militent pour la mise en place d’élections libres. L’écrivain, Yang Tianshui, 45 ans, qui est emprisonné depuis le mois de décembre 2005, n’envisage pas de faire appel de cette décision. C’est selon son avocat, Li Jianqianq sa façon de protester contre un procès qu’il estime illégal et injuste. Li Jianqianq a précisé à la presse : « nous nous attendions à un résultat plus clément, car mon client est innocent ». « Yang était plongé dans un mutisme total lors de son procès » explique son avocat, « il n’a pas répondu aux questions du juge. » La peine infligée à Yang Tianshui est extrêmement sévère, c’est l’une des plus lourdes sanctions prononcée contre un écrivain chinois. Shi Tao, un autre acteur de ce mouvement de contestation du pouvoir en place est lui aussi contraint de se taire. Il a été condamné à dix ans de réclusion au mois d’avril. Selon les analystes la pression exercée sur les journalistes et les écrivains est de plus en plus forte dans le pays. Yang est l’un des héros de la contre-révolution chinoise. Il a d’ailleurs déjà passé prés de dix ans en prison pour avoir publiquement condamné l’attitude des militaires lors du massacre de la place Tiananmen. Il a été relâché en 2000. Mais 6 ans après cette image lui colle toujours à la peau et elle l’a particulièrement desservi lors de ce procès expéditif. Rappelons que la Chine occupe pour la septième année consécutive la première place du classement mondial en nombre de journalistes emprisonnés. Un bien triste record.