La Chine punira de 7 ans de prison ses pirates

Pékin a décidé de sévir sur la répression de ses hackers. Le pays accusé d’être, en sous main, l’instigateur d’attaques cyber-terroristes veut se départir des critiques internationales

Un amendement d’une loi chinoise promet de punir de sept années d’emprisonnement quiconque adopterait un comportement visant à pirater les réseaux. L’Empire du Milieu fait face depuis quelques années à une véritable recrudescence des vols de données principalement à l’intérieur de ses frontières.

La loi promulguée cette semaine par les autorités punit donc toute personne utilisant ou qui fournit des outils logiciels pour dérober des données. Au sens large, sont visés au titre de cet amendement tous ceux qui manipulent illégalement du matériel informatique, conférant ainsi la classification de « crime » au piratage.

L’amendement est, pour l’instant au stade de la seconde lecture dans les mains du Congrès national populaire (l’équivalent, toute proportion gardée, du Parlement français). Le pouvoir central de Pékin espère, par cette mesure, arriver à endiguer le flot de vols de données opérés par des ordinateurs basés en sur son territoire.

La loi déjà existante ne punissait que les intrusions dans les réseaux clés de l’Etat comme ceux du gouvernement, de la Science ou de certains aspects de postes personnels. Désormais la loi vise aussi le vol d’identifiants et de mots de passe, tout comme un contrôle accru sur les sites bancaires et de jeux. Selon des chiffres des officiels chinois, ces vols notamment dans le secteur des jeux en ligne rapporteraient pas moins de 29.200 dollars par jour aux pirates pour la seule province du Hunan (sud du pays).

Un responsable de Pékin explique alors à l’AFP que la mesure est utile pour « limiter une grande menace pour la sécurité en ligne. Voilà pourquoi nous classons ces activités comme des crimes« .

Une position saine dans la mesure où la Chine est aussi au centre des regards de ses homologues internationaux. Le pays est souvent cité par les autorités européennes et américaines comme étant un « nid » de pirates. La Chine héberge en effet des « teams » de hackers reconnus mondialement et sévissant bien au-delà de leurs frontières.

Un point qui aura notamment retenu l’attention des Etats-Unis et de son futur dirigeant, Barack Obama. Plus encore, le mois dernier, c’est le Congrès américain qui en a remis une couche en stigmatisant le comportement de la Chine vis-à-vis du piratage informatique international. Dans un avis, l’institution estimait que « la Chine a développé un programme de cyber-conflit d’un niveau tel qu’il est capable de pénétrer les réseaux des ordinateurs américains afin d’en extraire des informations sensibles« .

Cadeau de Noël ou véritable virage dans la politique chinoise, cet amendement laisse planer un doute quant aux i ntentions de Pékin. Les officiels chinois arriveront-ils à traîner devant la justice des cyber-terroristes reconnus mondialement ? Rien n’est moins sûr.