La CNIL dénonce les erreurs des fichiers policiers

La Commission en charge des droits et libertés informatiques va droit au but, elle cible un taux d’erreurs « sidérant » qu’engendre le fichier policier

Après un an et demi d’activité, le fichier STIC (pour Système de traitement des infractions constatées), rencontre un flot de critiques. Alex Türk, le président de la CNIL a pris à témoin la presse sur les premiers résultats d’une étude sur le fichier policier. Il dénonce : « un taux d’erreurs absolument sidérant dans l’ensemble du fichier« . Ambiance.

En soulignant un manque de moyens pour faire appliquer la loi, la Commission nationale de l’informatique et des libertés a émis pas moins de 11 propositions au Premier ministre en vue d’une application du fichier plus conforme à la législation.

Le STIC est un outil informatique auquel seuls les policiers ont accès. Il répertorie les interpellations et les investigations menées contre les personnes soupçonnées de différentes infractions soit 5,5 millions d’individus mis en cause et 28,3 millions de victimes.

Un nombre important que pointe le président de la CNIL puisque selon lui, de nombreuses personnes sont toujours dans le système alors qu’elles ne devraient plus y figurer.

Alex Türk s’est expliqué : « On a un problème de protection des libertés individuelles qui est vrai dans beaucoup d’autres fichiers de police et, en plus, on a un enjeu social considérable, surtout dans la période que nous vivons. Je rappelle qu’il y a un million de personnes qui sont concernées par des emplois qui touchent à la sécurité et qui sont donc concernées par ce problème« .

A la loupe, 100.000 fonctionnaires peuvent accéder au STIC, pour un chiffre évalué à 20 millions de consultations par an. Sur ce point, la CNIL fait remarquer dans son rapport qu’aucun système d’alerte ne permet de détecter des utilisations anormales du fichier. Seuls 120 contrôles de l’utilisation auraient été opérés l’an dernier…

Après la polémique Edvige, le STIC continue de nourrir les critiques pour sa capacité de recoupement des informatiques. Censé faciliter le travail des forces de l’ordre, il se révèle donc difficile à contrôler et à évaluer. En attendant, le STIC est donc collé par la CNIL.