La ‘Conformité’ : une activité en devenir dans le secteur bancaire

Devant le renforcement des législations dans le domaine financier, le secteur de la ‘Conformité’ prend rapidement de l’importance

En décembre dernier, BNP-Paribas se dotait d’une nouvelle fonction mondiale, dédiée au respect des réglementations tant internes qu’externes, en créant le poste de

« responsable de la Conformité », qui rapporte directement à la Direction Générale. Dans un monde où le cadre législatif et la réglementation ont tendance à toujours peser davantage sur les entreprises, en particulier sur le plan comptable et financier, la Conformité représente une activité pleine d’avenir. Et en la matière, le cas des banques et des assurances est particulièrement probant. Par exemple, la loi NRE (Nouvelles Régulations Economiques) de 2001, qui comporte un volet destiné à lutter contre le blanchiment, ou l’entrée en vigueur prochaine des accords « Bâle II » sont autant d’éléments qui viennent renforcer les contraintes extérieures. Alors que dans le même temps, un des particularismes du métier de banquier réside dans le respect de règles internes scrupuleuses, lourdes parfois, afin d’encadrer le risque au maximum. Il devient impossible à une banque de fermer les yeux sur les capitaux qui transitent chez elle. Pour lutter contre le blanchiment d’argent, la législation lui impose de s’assurer que les transactions ne sont pas destinées au financement d’activités illicites comme le terrorisme ou le trafic de drogue. Par exemple, si un client venait à déposer d’importantes sommes d’argent liquide à un guichet, la banque serait tenue de le signaler aux autorités. De même, les banques doivent être de plus en plus vigilantes sur les mouvements de capitaux à destinations des places offshore ou des paradis fiscaux. Le rôle de l’informatique Et compte tenu de la quantité de transactions à surveiller, les banques ont recours à l’informatique qui permet notamment l’automatisation des contrôles, la traçabilité des transactions, ainsi que . La difficulté en effet, c’est de se plier aux nouvelles exigences sans pour autant pas entamer la productivité. Peut être plus qu’ailleurs, la conformité joue un grand rôle dans la banque de marché. Ce secteur, dont l’unique moteur est la bonne gestion du risque, invite à la prudence et à un strict respect des règles. Tout le monde a encore en mémoire la conduite aventureuse de Nick Leeson et les conséquences funestes qui avaient conduit la banque Barings, son employeur, à la faillite. Mais avec « Bâle II », les banques devront aussi affiner la connaissance de leur exposition au risque afin de déterminer le montant des provisions comptables correspondantes. Et en matière de conformité, le plus dur n’est pas toujours de se mettre en adéquation avec la réglementation. Il s’agit surtout de rester conforme et à terme, d’être capable de le démontrer, comme par exemple à d’éventuels auditeurs. « Mais si aujourd’hui, le monde de la banque et de l’assurance est très demandeur de conformité, » explique Younès Alaoui, directeur de la stratégie et du business development chez Ilog, éditeur français de logiciels de système de gestion des règles métier, « de nouveaux clients commencent à apparaître dans des domaines aussi variés que la sécurité douanière ou la traçabilité de la chaîne alimentaire. »