La croissance des opérateurs MVNO stagne… déjà! Pourquoi?

Les chiffres publiés par l’Arcep, sont décevants. Mais le marché des
opérateurs mobiles virtuels est-il réellement ouvert?

Après une démarrage fastidieux, on y croyait encore. La croissance était forte depuis mars 2006. Mais aujourd’hui, cette tendance s’inverse déjà et le parc des MVNO en France semble voué à la stagnation, à la grande satisfaction du trio Orange-SFR-Bouygues, condamné il n’y a pas si longtemps pour entente illicite.

Avec seulement un total de 1.917.900 abonnés en juin 2007, contre 1.712.400 en mars, la croissance nette sur le trimestre n’est plus que de +12% (contre +23% sur le trimestre antérieur). Le taux de croissance a été divisé par deux. Il tend vers… 0

Effectivement, la part de marché n’a que très légèrement augmenté : + 3,79% contre 3,42% à la fin mars 2007 (et 2,79% en décembre 2006). Et, du reste, la part de marché en ventes brutes (post-payé et pré-payé) a baissé: 10,1% et 13,9% (contre 11,8% et 15,5%, respectivement). Le marché apparaît déjà comme verrouillé en dessous de 4%.

La douzaine de MVNO existant sur le marché français n’a recruté que 205.000 nouveaux clients pour le second trimestre 2007 pour un marché français qui a enregistré près de 500.000 nouveaux abonnements.

Le quotidien Les Échos constate que ces chiffres expriment les plus mauvaises performances des MVNO depuis début 2006.

D’aucuns laissent entendre que les MVNO sont désormais trop nombreux et que le marché serait déjà arrivé à saturation.

L’irruption des géants de la distribution Carrefour et Auchan dérangerait certains. Des voix s’élèvent pour demander une meilleure régulation du secteur et sa consolidation.

Le comble est que ce sont les deux premiers opérateurs mobiles qui se placent sur les rangs pour réaliser cette consolidation! Il est en effet question que SFR rachète le MVNO Debitel tandis qu’Orange lorgnerait sur Ten. Le régulateur laissera-t-il faire?

Car le vrai problème est que, à fin juin 2007, les MVNO ne représentent tou jours moins de 4% du marché global français, soit moins de 2 millions d’abonnés sur un total de 52 millions d’abonnés, marché que continuent de se partager le triumvirat Orange, SFR et Bouygues.

Certes, ces derniers pourront rétorquer que sur 4,6 nouveaux abonnés mobiles, 2 vont chez un MVNO. Il n’empêche: l’ARCEP pour assumer sa mission va devoir revisiter le dossier tôt ou tard: le marché est-il vraiment ouvert? Quels prix de gros sont pratiqués? Pourquoi des candidats comme Hub Télécom ont-ils dû y renoncer et accepter des montages du style « Offre xx by Orange »?