La distribution injecte 4,7 milliards d’euros en informatique

Avec une hausse des budgets SI, la distribution aurait-elle enfin compris que l’informatique n’est pas qu’un centre de coûts ? Une enquête menée par IDC pour Microsoft en mai 2007 semble l’indiquer

Suite à la conférence sur la distribution intitulée « Le “magasin de demain”, Microsoft France a présenté avec le cabinet IDC la première édition du « baromètre de la distribution« .

Objectif : « évaluer l’investissement informatique des acteurs du secteur, dégager les tendances fortes, et apporter un éclairage sur l’apport de la technologie au fonctionnement de la distribution d’aujourd’hui et de demain », affirme Alain Petrissans, directeur de la recherche et du conseil chez IDC France. « Chaque année, nous rééditerons ce baromètre pour suivre les évolutions du secteur », a expliqué Gregory Lengrand, responsable marketing Distribution chez Microsoft France.

Un contexte très réglementé

Les contraintes législatives multiples encadrent le secteur : loi Galland de 1986 interdisant la vente à perte, loi Raffarin de 1996 gelant l’extension des grandes surfaces en périphérie des villes, accords Sarkozy de 2004, loi Dutreil-Jacob de 2005, projet de loi Chatel sur la concurrence -2008-, réforme du calcul du seuil de revente à perte… et le projet de « loi pour la modernisation de l’économie » sur le principe de la négociabilité des tarifs et des conditions générales de vente.

Par ailleurs, les marques distributeurs se développent, et de plus en plus à l’échelle internationale, avec une concentration continue. Enfin, « les clients plus exigeants et mieux informés deviennent plus versatiles, ils deviennent plus difficiles à fidéliser ou à conquérir », explique Gregory Lengrand.

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Une évolution positive à 4,7 milliards d’euros

Le contexte concurrentiel oblige les acteurs de ce marché à trouver des stratégies et des outils efficaces pour fidéliser leur clientèle, et contrôler au maximum les prix et les marges. D’où une augmentation des investissements informatiques.

L’informatique reste considérée comme un centre de coût. « Les systèmes informatiques d’encaissement, amortis en 3 ans, restent souvent en magasin au-delà de 5 ans »,illustre même Alain Petrissans. Résultat: l’investissement informatique ne représente que 0,4 % du chiffre d’affaires chez les distributeurs, soit quatre fois moins que les entreprises de services, et trois fois moins que dans l’industrie.

En 2007, la dépense informatique du secteur “Commerce et Distribution” devrait atteindre 4,7 milliards d’euros en 2007. Si ce chiffre reste faible, il représente néanmoins une augmentation de 5,5 %, contre 3,55 % tous secteurs confondus.

La gestion de la relation client, l’amélioration de la gestion des flux, l’automatisation des réassorts… et les liens de plus en plus étroits avec le système d’information ont dynamisé cette dépense. Ainsi que tous les développements actuels et à venir, comme le montrait également notre article.

Magasin et pilotage de la performance en vedette

Premier poste de dépense identifié avec 1,132 million d’euros, les solutions de gestion des magasins et de satisfactions client (CRM) visent à répondre le plus efficacement au client. Le point de vente devient réactif et travaille en temps réel (stocks, ruptures, alertes…), les décideurs anticipent le besoin du client (assortiment, stocks, promotions…) et améliorent sa connaissance par une interactivité et des programmes de fidélité. En tout cas, c’est bien l’objectif de départ…

La traçabilité en temps réel, la visibilité des flux améliore la réactivité des intervenants dans la chaîne logistique avec des solutions SCM pour 419 millions d’euros en 2007. Enfin, le pilotage de la performance avec ses reportings horizontaux ou verticaux a généré un investissement de plus de 624 millions d’euros en 2007, soit 11,8 % de la dépense des distributeurs en 2007, et en croissance annuelle de 7,2 %.

Sur ce marché de la distribution, la division Retail de Microsoft s’appuie sur ces partenaires pour développer des technologies sur trois axes. « Concernant le consommateur, il s’agit de proposer des outils favorisant recrutement et fidélisation, afin d’augmenter le panier d’achats moyen. Les technologies peuvent autoriser le chef de rayon à se trouver à son bureau et en même temps en rayon pour stimuler ses vendeurs et conseiller les clients. Enfin, l’automatisation des informations et l’intégration assurent aux décideurs opérationnels et financiers qu’ils disposent en temps réel de toutes les données utiles et fiables », résume Gregory Lengrand.