La gendarmerie poursuit sa transformation open source

La grande muette, du moins la gendarmerie, a décidé d’opérer une migration de ses postes vers Ubuntu. Pas moins 70.000 ordinateurs sont concernés

L’information tombe pile, alors que s’ouvre le salon Solutions Linux à Paris. La gendarmerie nationale vient de décider le basculement de ses nouveaux ordinateurs vers Linux. Les 70.000 postes sous OS Windows actuellement utilisés fonctionneront dans les années à venir sous l’OS libre, distribué par Ubuntu. Entre 5.000 et 8.000 postes devraient accueillir l’OS libre cette année.

« Nous installerons Linux sur chaque nouvel ordinateur« , explique le colonel Nicolas Géraud, directeur adjoint du département IT de la gendarmerie. « (…) Tous les ordinateurs utiliseront Linux d’ici 2013-2014« .

La décision de la gendarmerie est le produit de trois facteurs, souvent identiques pour une administration qui passe du propriétaire au Libre. Il s’agit de diversifier les fournisseurs, pouvoir gérer et administrer un système et réduire les coûts. Le calcul est assez rapide pour la gendarmerie. S’affranchir de l’OS Microsoft entraînerait une économie de 7 millions d’euros.

Ce nouvel élan vers le libre s’inscrit dans un mouvement général entamé quelques années plus tôt. Petit rappel.

En 2006, la gendarmerie avait déjà entamé un mouvement vers le libre en abandonnant Internet Explorer au profit de Firefox, le navigateur libre. Début 2007, le ministère de l’Agriculture a porté son choix sur OpenOffice. En mars de la même année, les députés de l’Assemblée Nationale ont eux choisi de migrer vers Linux et OpenOffice.

Selon une étude de Markess intitulé ‘Open Source dans l’Administration Française, 2007-2009’ , 11% du budget informatique de l’administration française a été consacré à l’open source en 2007 (hors achat de hardware), contre 7% en 2006. En valeur, le cap du milliard d’euros devrait être allègrement dépassé (marché global, matériel inclus).

Par ailleurs, les fournisseurs sont 44% à attendre une hausse de leur carnet de commandes sur ce type de projet en 2007, et ce  » quelle que soit la cible sectorielle (privé ou public) « .

C’est une tendance de fond, selon l’institut d’études. En 2009, cette part dans les budgets devrait atteindre 14%.