La géolocalisation Google Latitude représente-t-elle une menace?

Le programme soulève des interrogations sur ses éventuelles conséquences : atteinte à la vie privée, ciblage de publicités, recoupement d’informations…

La firme de Mountain View a annoncé pouvoir géolocaliser (sur une carte) une personne grâce à son téléphone portable ou tout autre matériel bénéficiant de communications radio. L’application appelée Latitude est, en fait, une extension de la capacité qu’ont les mobiles à pouvoir être localisables sur GoogleMaps, par GPS (satellite) ou par triangulation (entre au moins trois émetteurs radio GSM ou bornes wi-fi).

Cette application ne manque pas de soulever certaines inquiétudes. La possibilité de localiser une personne permettrait tout d’abord de le cibler par des publicités qui pourraient l’intéresser : « Connaître votre position à un instant t est une donnée fondamentale pour qui veut vous envoyer des publicités ciblées, et donc ayant plus de valeur pour l’annonceur et pour Google« , rapporte un contributeur du blog du Figaro.fr.

De même, l’ONG Privacy International a établi quelques scénarios intéressants. Par exemple, elle relate qu’un employeur peu scrupuleux pourrait fournir un téléphone de fonction à ses employés sans les prévenir que Latitude y est installé. De même, on pourrait voir fleurir des situations comme celle d’un conjoint jaloux qui installerait l’application sur le terminal mobile de sa moitié pour connaître tous ses déplacements… Des scénarios loin d’être improbables.

Une autre inquiétude subsiste sur le risque de croisement de données en ligne. Il est aisé de coupler de nombreuses applications et informations présentes sur le Web (photos, commentaires, vidéos…) .

De même, la convergence des services proposés notamment par Google peut être d’une fantastique utilité. Un intérêt qu’il est important de tempérer en se demandant comment seront utilisées (ou détruites) ces informations dans 3 ou 5 ans voire dans 10 ans…

Le risque n’est alors plus seulement d’un Big Brother anonyme mais d’une mise sous surveillance volontaire. Chacun ayant presque l’obligation d’avoir une identité numérique propre sous peine de ne pas exister… socialement.