La Gestion de contenu en France : + 10 % en 2008, + 13 % au delà !

Retrouver et organiser des informations non structurées reste un casse-tête à l’heure du ‘tout numérique’. Markess constate la dynamique du marché ‘ECM’

Dans son étude « Gestion de contenu d’entreprise : enjeux & perspectives», l’institut Markess International évalue le marché français des services associés à la gestion de contenu (ou ECM, Enterprise content management) à 660 millions d’euros en 2008.

C’est +10 % par rapport à 2007, et ce créneau représente 1,4 % seulement du marché total des logiciels et services informatiques en France.

Mais ce marché devrait enregistrer une croissance moyenne annuelle de 12,8% par an et atteindre 840 millions d’euros en 2010.

L’enquête a été réalisée sur la base d’interviews menées auprès de 130 organisations privées et publiques, utilisatrices de solutions de gestion de contenu ou ayant des projets en ce sens.

Une vingtaine de prestataires ont également été interrogés.

On note que 76 % des entreprises sondées ont déjà mis en place une ou plusieurs solutions de gestion de contenu, 20 % prévoient de le faire d’ici à 2010, et 4 % pensent qu’il est trop tôt pour se positionner. Ces deux derniers chiffres s’expliquent par le fait qu’un tel projet n’est pas anodin. Il mobilise des ressources financières et humaines, et touche directement aux processus et aux procédures opérationnelles.

Le métier gagne du terrain L’explosion des documents numériques (Web, bureautique, e-mail, messagerie instantanée…) dilue l’information et le savoir-faire de l’entreprise sur de multiples supports du système d’information.

En outre, ces applications génèrent — pour la plupart — des informations non structurées, donc plus difficiles à retrouver et à analyser. D’où la nécessité d’une solution de gestion de contenu d’entreprise.

Mais quels enjeux poussent plus précisément les organisations à investir dans l’ECM ?

L’amélioration du travail collaboratif arrive en tête des enjeux pour 73 % des entreprises; viennent ensuite l’accessibilité aux contenus: 71 % et le partage des connaissances : 71 %).

Donc, un trio de tête assez cohérent par rapport au besoin.

En revanche, on notera la place intéressante des aspects fonctionnels avec l’arrivée en cinquième place de « l’efficacité des processus fonctionnels/métiers » (59 % des réponses)

et, en septième place, des « gains de productivité » (55 %).

Étonnant : les besoins de conformité réglementaire n’arrivent pas en tête de ce classement. Pourtant, la plupart des métiers sont tenus de tracer actions et documents s’agissant des informations non seulement financières mais aussi opérationnelles de leurs activités…

Serait-ce un manque de maturité informatique ou un défaut de vision globale?

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Des projets ? Où et avec qui ?

L’institut Markess explique que le niveau de maturité des entreprises sur ce domaine de l’ECM diffère sensiblement selon les secteurs économiques. Ainsi, l’Informatique et les Télécommunications, le secteur Média/Presse/Édition ou encore l’Industrie disposent déjà de solutions opérationnelles.

De leur côté, Banque/Finances/Assurance, Distribution et Services mettent en œuvre des projets, tandis que l’Administration reste encore en retrait.

Les intervenants sollicités par les organisations pour mener ces projets sont les SSII/Intégrateurs pour 61 % sondées. Parmi les sociétés citées : (Cap Gemini, Accenture, Smile, Atos Origin, Logica, Steria, Sword…

En seconde place, les éditeurs de logiciels interviennent pour 59 % des entreprises, et les plus cités : EMC, IBM, Alfresco, OpenText, Exstream Software, Azur Technology, Nuxeo, Vignette, Ennov, Jalios, Microsoft, Oracle, Adobe…

Enfin, confirmant l’impact organisationnel de l’ECM, 39 % des interviewés recourent aussi aux services de cabinet de conseils.

Normaliser et décloisonner avec CMIS« Les chiffres en hausse et l’optimisme lié à ce marché sont confortés par l’annonce de l’interface web universelle CMIS » souligne Hélène Mouiche, chargée d’études senior chez Markess.

Par cette démarche salutaire, les éditeurs se mettent d’accord pour faciliter l’interopérabilité entre leurs solutions. Trop de projets parallèles dans une même société sont encore enfermés dans des silos applicatifs et non communicants ! – un phénomène parfois dû à des fusions-acquisitions.

En septembre 2008, EMC, IBM et Microsoft ont annoncé la définition d’une spécification d’interface de Web Services pour faciliter l’interopérabilité entre les systèmes de gestion de contenu, baptisée CMIS pour Content Management Interoperability Services.

Aussitôt de nombreux éditeurs ont rejoint cette initiative comme Alfresco, Open Text, Oracle ou SAP. Un travail qui sera soumis pour validation à l’organisation de normalisation Oasis (Organization for the Advancement of Structured Information Standards).

Cette initiative réduira les temps de prestations nécessaires pour faire coopérer les divers pans du système informatique. Ce qui devrait conduire à diminuer fortement les budgets nécessaires aux projets ECM.

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