La Manche récolte 18 millions d’euros pour son réseau très haut débit

Le soutien de l’État permettra à La Manche d’inaugurer la première partie de son projet de déploiement du très haut débit. Objectif : couvrir la moitié du département d’ici cinq ans.

La Manche est le premier département à bénéficier d’une aide d’État pour construire son infrastructure très haut débit. Le syndicat Manche Numérique chargé de mettre en œuvre ce projet et réunissant les communautés de communes de la Manche, de St-Lô Agglomération et de la communauté urbaine de Cherbourg, va se voir doter de 18,47 millions d’euros d’aides. Un soutien issu de l’enveloppe de 2 milliards consacrée au développement des réseaux très haut débit dans le cadre des investissements d’avenir (grand emprunt).

Le SDAN (Schéma directeur d’aménagement numérique) fixe un déploiement sur 10 à 15 ans. Le schéma vise notamment à couvrir les zones les plus mal desservies en haut débit. Cela passera par la mise en place d’une solution radio (WiFi MIMO) susceptible d’offrir jusqu’à 10 Mbit/s de bande passante. Un palliatif en attendant le très haut débit optique pour tous qui nécessitera de valider des expérimentations de déploiement FTTH en milieu rural. Autre palliatif, la montée en débit d’une quarantaine de sous-répartiteurs pour booster les débits de l’ADSL.

Mais c’est bien un réseau optique très haut débit qui équipera la région d’ici 15 ans. Selon le calendrier, les 120 000 lignes optiques qui s’ajouteront aux 36 000 prises existantes permettront de couvrir 50 % du département en fibre à domicile (FTTH) d’ici 2017. Le chantier doit démarrer dans le courant de l’année et s’intensifier dès 2013.

85 millions d’euros au total

Une bonne nouvelle pour la région… qui reste à valider. Si le ministre de l’Économie numérique, Éric Besson, a confirmé l’information lors de son discours des voeux de l’Arcep, l’annonce fait figure d’un accord de principe pour l’heure. « L’instruction du dossier de la Manche est en cours de finalisation, il devrait obtenir un accord définitif du premier ministre courant février », précise Manche Numérique. En espérant que l’annonce ne soit pas l’objet d’un couac de communication gouvernementale.

L’État n’est cependant pas le seul financier du projet. Outre la région (Région, Conseil général de la Manche, communautés de communes), le projet devrait recevoir des aides de l’Europe (FEDER/FEADER) et des partenariats privés. SFR opère déjà le réseau d’initiative publique (RIP) de la Manche. Des discussions sont en cours avec Orange, souligne le syndicat. L’opérateur nous précise cependant qu’il est présent en tant que co-investisseur sur le RIP de St-Lô. Free et Bouygues Telecom sont pour leur part très attendus. «  L’objectif de Manche Numérique est bien d’offrir aux Manchois le choix de leur fournisseur d’accès et de stimuler la concurrence. » Au total, les investissements du projet représenteront 85 millions d’euros sur 5 ans.