La musique surveille réseaux et serveurs

Des universitaires canadiens traduisent l’activité des réseaux et serveurs en musique, pour profiter de l’appétance humaine pour le son

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C’est comme un moniteur pour les bébés, vous savez quand le bébé n’est pas heureux (?) Le son du violon vous avertit que vous êtes envahi par le spam. » William Farkas, Telecommunications Technology Program Coordinator, décrit simplement le projet du Sheridan College Institute of Technology and Advanced Learning, une université canadienne. Ce projet consiste à traduire l’activité des réseaux et serveurs en musique. Les opérateurs des services IT peuvent alors interpréter la musique pour détecter les problèmes dans les systèmes. Il est le résultat de deux années de recherches sur un concept d’Information Music ou iSIC, sur ‘l’art qui imite le réseau‘. Développée en Java, l’application s’adapte à toutes les applications pour convertir les données, évolution de la bande passante ou tentative d’intrusion, par exemple. Les systèmes métriques sont traduits en modèles audio, comme de la musique classique. Chaque modèle musical est en corrélation avec un type d’information. L’activité est ainsi traduite en instruments à corde, tempo ou en d’autres éléments de musique. L’activité est détectée et transmise 20 fois par seconde au moteur de sons iSIC. Les données sont agrégées et transformées en format audio, puis exécutées sur un synthétiseur. Elles peuvent aussi être visualisées sous forme de graphiques. iSIC est un projet particulièrement séduisant qui met en action des processus humains trop souvent mal exploités (lire en encadré). En revanche, ce type de projet se heurte à une barrière culturelle. Comme le confirme William Farkas, les personnes de moins de 30 ans sont enthousiastes et intéressées. Mais les personnes plus âgées refusent d’établir un lien entre la musique et le travail. Le projet devrait aboutir à un programme pilote dans les semaines à venir, puis à une application commerciale. Réservée au d’jeuns ? Cerveau droit, cerveau gauche

La plupart des activités de surveillance et des systèmes de monitoring requièrent l’attention sur des détails et une capacité d’analyse. Ils sont développés pour le cerveau gauche. Les processus de reconnaissance des motifs musicaux demandent moins d’effort et sont reconnus de manière plus naturelle par l’humain. Ils sont exploités par le cerveau droit.