La National Security Agency (NSA) effectuerait quotidiennement 5 milliards d’enregistrements de données propres aux téléphones mobiles dans le monde, rapporte le Washington Post sur la base des documents révélés par le lanceur d’alerte Edward Snowden au sujet des programmes d’écoutes généralisées de l’agence de renseignement.
Cette surveillance globale des smartphones permet à l’agence américaine de cibler un individu afin de tracer la carte de ses déplacements et de ses relations sociales par la méthode dite du « co-traveler analytics ». Derrière une vaste base de données, celle-ci permet d’établir les liens éventuels des propriétaires de terminaux qui se sont retrouvés à proximité géographique de « la cible ».
Plusieurs moyens sont employés pour repérer un terminal mobile et réaliser la collecte de ses données : depuis les cellules des réseaux mobiles, même en l’absence de communication ; les hotspot Wifi ; et le système GPS qui peut localiser un appareil dans un rayon de 100 mètres, que celui-ci soit activé ou non sur le téléphone. Il suffit que le terminal soit allumé.
L’interception des données, en fait collectées par les opérateurs dans le cadre du fonctionnement normal de leurs services, s’effectue directement au niveau des interconnexions câblées entre les réseaux mobiles des différents fournisseurs de services.
La précision des données est variable : elles peuvent se limiter à un pays ou une ville dans le cas d’une itinérance, mais aussi être délivrées sous la forme d’une distance par rapport à une ou plusieurs antennes-relais.
Ces informations alimentent une base qui regroupe des éléments de localisation issus de plusieurs centaines de millions d’appareils (dont ceux des dizaines de millions d’Américains qui voyagent chaque année à l’étranger)… et qui pèserait aujourd’hui 27 téraoctets au minimum, indique ITespresso.fr.
Un volume de données qui a obligé la NSA à remodeler son infrastructure pour en améliorer les capacités de traitement, selon un document daté de mai 2012. Le Big Data, ça prend de la place.
Un représentant de la NSA, qui s’est confié au quotidien américain sous couvert d’anonymat, assure que cette opération mise en œuvre pour détecter les menaces extérieures et ne vise pas ‘directement’ les citoyens américains… tout en admettant qu’un volume significatif de données propres aux terminaux locaux sont collectées de manière « accidentelle ».
Chris Soghoian, de l’American Civil Liberties Union (ACLU), tempère ce propos, insistant sur le caractère ultrasensible de la géolocalisation dans le débat sur la vie privée. « Contrairement aux appels téléphoniques ou aux e-mails, c’est quelque chose que vous ne pouvez pas encrypter », résume-t-il. Il est donc impossible de se protéger des risques de surveillance par géolocalisation.
La NSA souligne pour sa part la légalité de telles pratiques inscrites dans une logique de sécurité nationale et qui ne sont pas couvertes par le 4e amendement de la Constitution des États-Unis, lequel protège les citoyens contre les ‘perquisitions et les saisies non motivées’.
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