La pharmacie en ligne grossit?

17,4 millions d’internautes, en grande majorité américains, ont fréquenté les sites de pharmacie en ligne au quatrième trimestre 2004

Les dangers de la pharmacie en ligne n’inquiètent pas les internautes ! Selon une étude de ComScore, la fréquentation de ces sites ne cesse de s’accélérer.

Le bureau d’étude estime qu’avec 17,4 millions de visiteurs au quatrième trimestre 2004, la fréquentation de ces sites a augmenté de 14% par rapport au trimestre précédant. Le début de la saison hivernale est souvent associé à ce type de pique de fréquentation et de consommation. Mais il n’explique pas tout, car les sites de pharmacie en ligne qui profitent le plus de la progression ne sont pas les sites ‘officiels’ ! Ainsi, 63% des visiteurs (10.9 millions) se sont tournés vers des sites ‘non officiels’, donc non autorisés, faisant grimper leur fréquentation de 36% ! Le risque est pourtant grand sur ces sites non déclarés de trouver des copies de médicaments où la matière active est remplacée par? n’importe quoi, généralement du sucre, et qu’ils n’aient donc au mieux aucun effet, au pire des effets néfastes pour le patient. L’inquiétant comportement de l’internaute Mais qu’est-ce qui peut inciter les internautes à fréquenter les pharmacies en ligne et à acheter des médicaments hors des circuits légaux ? Les pratiques de santé sociale, tout d’abord. Le contrôle de la distribution en France, la pratique du ticket modérateur et des mutuelles, par exemple, limitent ces dérives. Mais c’est le prix qui domine les motivations des internautes américains. 66% d’entre eux déclarent que la pharmacie en ligne crée une compétition avec la pharmacie de proximité, et 45% mettent les vendeurs en compétition et recherchent les moins chers. Plus grave encore, il n’y a pas que le prix qui anime les comportements d’achat… Il y a aussi la possibilité de commander des médicaments sans ordonnance du médecin, mais aussi de recevoir des médicaments interdits ! Si un acheteur sur deux (54%) se dit concerné par la qualité des médicaments vendus en ligne, deux sur trois (61%) ne veulent pas en parler avec leur praticien, et ils ne sont qu’un sur trois (33%) à avoir une communication directe avec un pharmacien. Faut-il contrôler la distribution ? L’ambiguïté des réponses à cette question laisse planer un doute sur la volonté réelle des acheteurs en ligne de médicaments. Ainsi, si un sur deux (51%) pense que la FDA – les services de santé américains – devrait réguler la consommation de médicaments aux Etats-Unis, ils sont 38% a affirmer qu’ils achèteront ces médicaments, même s’ils ne sont pas approuvés par la FDA, et même si cette dernière n’a pas confirmé leur efficacité ! On mesure ici le danger des consommateurs, qui font abstraction des risques d’effets secondaires qui ne peuvent être évaluer lorsqu’ils pratiquent l’automédication ! Et la vente en ligne, qui se défie des frontières, pourrait attirer de plus en plus de consommateurs de pays théoriquement sous contrôles, comme la France, attirés par des médicaments interdits sur leur territoire, et dont rien au final ne garantie ni la composition réelle, ni les effets sur la santé?