La SNCF va supprimer 2.300 emplois. La faute à Internet

Le succès du site Internet de la SNCF et de ID-TGV remet en cause le modèle commercial de la compagnie

Voyages-Sncf.com est un formidable succès. Mais ce succès est à double tranchant. Le site Internet de vente en ligne est devenu l’équivalent de la première région de France en terme de ventes de billets. Le site fait même mieux que la gare Montparnasse, pourtant la plus importante plate-forme en terme de transit des franciliens.

Avec une hausse des ventes de 70% à 784 millions d’euros, dont plus de 80% de billets de trains, le site de la SNCF représente plus de 12% de l’activité globale de la société et 15% de celles des grandes lignes. Et ce n’est que le début, puisque le groupe a pour perspective d’ici à 2007 de réaliser 30% de ses ventes grandes lignes via Internet. Conséquence, la direction commerciale du pôle grandes lignes de la SNCF pourrait d’ici à trois ans supprimer quelque 2.330 postes au sein du réseau de distribution, si les ventes sur internet continuent leur progression et parviennent à cette perspective de 30%. Selon le Figaro, citant un rapport interne, ce vaste programme de suppressions d’emplois toucherait les guichets, les boutiques et les centres d’appel. Les coupes d’effectifs concerneraient 460 agents cette année, 820 l’an prochain et 1.050 en 2007, affirme le journal. Du côté de la SNCF, on essaye de dédramatiser. « Rien n’est décidé, ça dépend de l’évolution du marché », a affirmé à l’AFP un porte-parole de la SNCF. « Si nos ventes internet passent à 30%, mais qu’en valeur absolue, nos ventes explosent, il n’y aura pas cette évolution-là », a-t-il assuré. « Maintenant, je ne dis pas qu’il n’y aura pas de suppression d’emplois », a-t-il ajouté. Comment dire tout et son contraire. Le Comité central d’entreprise de la SNCF doit se réunir mercredi pour aborder la refonte du réseau de distribution.