La TNT poursuit son extension mais ses charges provoquent la grogne

Selon le cabinet d’études Gfk, les Français ont adopté la Télévision Numérique Terrestre

Aujourd’hui,

1,3 million de foyers peuvent recevoir la TNT, et 1,1 million d’adaptateurs ont été vendus. Désormais, la télévision numérique terrestre c’est 50 % de la population couverte et 18 chaînes gratuites. GFK indique également que les ventes de téléviseurs avec adaptateurs se portent bien avec 75.000 unités vendues et le cabinet d’études estime que le succès de la TNT s’explique aussi par la possibilité de recevoir la TNT via son PC ou Internet avec les boîtiers Freebox et neuf box. Pour 2006, Gfk pense que cette tendance va se confirmer avec la vente de 1,5 million d?adaptateurs. Enfin, les ventes d’adaptateurs vont être dynamisées par l’ouverture du réseau TNT à un plus grand territoire, avec notamment la mise en place de 19 nouveaux émetteurs au printemps et 24 à l’automne. Pour le moment, l’offre est constituée de chaînes gratuites, mais des chaînes payantes (en mpg 4) vont faire leur apparition, dix chaînes seront ainsi lancées d’ici mars 2006. Un décodeur Canal+/TNT est déjà disponible dans certaines échoppes. Un bémol tout de même, ces dernières sont diffusées en mpg4 et ont besoin d’un autre décodeur. L’utilisateur risque donc de voir son meuble télé se transformer en un joyeux capharnaüm. La hausse des charges dues à la TNT pose un problème En charge du dossier relatif à la hausse du tarif du service-antenne, qui affecte plus de 1,2 million de foyers, non abonnés au câble mais situés dans des immeubles raccordés au réseau câblé pour la réception des chaînes hertziennes et des chaînes gratuites de la TNT, le CSA reste silencieux Tirant les conséquences de ce constat, la loi du 9 juillet 2004 a imposé aux câblo-opérateurs la retransmission des chaînes hertziennes, y compris les chaînes gratuites de la TNT, à travers ce qu’il est convenu d’appeler un service-antenne. Le texte précise que les « frais d’installation, d’entretien et de remplacement du réseau sont à la charge des utilisateurs », ils se répercutent donc dans les charges collectives des immeubles. Exploitant le vide juridique relatif à la norme d’émission, les distributeurs (Noos, Numéricâble) ont opté pour la norme DVB-C, très utilisée en Allemagne, mais illisible par les adaptateurs TNT et les téléviseurs équipés d’un décodeur vendu en France. Dans un communiqué, l’association de consommateurs UFC Que choisir explique : « les câblo-opérateurs étant les seuls à proposer la location d’un décodeur numérique capable de lire la norme DVB-C, ils rendent captifs de leur service les occupants des immeubles collectifs non abonnés au câble. » L’association dénonce, la hausse tarifaire inadmissible du service-antenne qui se répercute sur les charges collectives. À Paris, les locataires de l’OPAC s’acquittaient jusqu’à présent d’une modeste redevance de 0,84 euros par mois alors que Noos demande désormais près de 5 euros, décodeur compris, pour ce service-antenne, soit une hausse de 600 % ! A noter, dans certaines régions, le coût du service-antenne pour recevoir la TNT peut atteindre 9,5 euros par mois. Aucune garantie ne permettant d’affirmer que l’abonnement cesserait une fois le décodeur amorti, l’OPAC, l’UFC-Que Choisir et le groupement « Télévision numérique pour tous » réunissant l’ensemble des chaînes gratuites de la TNT ont, chacun, saisi le CSA au sujet de cet « abonnement déguisé » afin de mettre les câblo-opérateurs en demeure de respecter la loi. L’UFC-Que Choisir demande au Conseil Supérieur de l’Audiovisuel de régler avant le 31 mars 2006, date du premier anniversaire du lancement de la TNT, la question de sa mise en place dans les immeubles raccordés au réseau câblé afin de garantir les conditions de « gratuité » et « d’accessibilité » de la télévision numérique terrestre mise en avant depuis deux ans.