La virtualisation des centraux téléphoniques est en route

La plupart des principaux opérateurs de la planète envisagent de transformer leurs centraux téléphoniques en mini datacenter pour virtualiser les réseaux télécoms historiques.

La virtualisation de l’infrastructure du réseau télécom historique va passer par une refonte des centraux téléphoniques des opérateurs. Ces salles où s’opèrent les interconnexions des communications devraient progressivement se transformer en mini datacenter afin d’offrir des services Cloud. Les équipements permettront de mettre en place une infrastructure de virtualisation des fonctions réseau (NFV).

C’est du moins ce qu’envisage la quasi-totalité des 20 plus gros opérateurs de la planète qui contrôlent 36% du capex mondial des télécoms (et un tiers des revenus) interrogés par IHS Markit pour l’étude Routing, NFV, and Packet-Optical Strategies Global Service Provider. Selon le cabinet d’études, 95% des acteurs interrogés planifient de déployer serveurs et solutions de stockage dans leurs centraux téléphoniques qui présentent la particularité de se trouver au plus près des abonnés finaux.

Des centraux évolutifs

Un déploiement d’équipement qui servira notamment à tirer partie du NFV combiné au SDN (pilotage par logiciel du réseau) en vue d’améliorer l’évolutivité, l’économie du datacenter et l’agilité du Cloud aux centraux téléphoniques. L’étude fait remonter que 70% des opérateurs interrogés entendent mettre en œuvre ce système au cours des prochains mois (30% cette année et 40% en 2018).

Parallèlement, et ce n’est peut-être pas sans lien, le 100 gigabit Ethernet (100GE) va gagner du terrain. Ainsi, 38% des ports 10/40/100GE achetés en 2018 seront équipés du 100GE, toujours selon l’étude. Soit plus du double des 16% constatés en 2016. La baisse des prix sera un facteur incitateur puisque la grande majorité des interviewés espèrent une « parité », voir moins, avec les solutions 10G (c’est-à-dire qu’un port 100GE est évalué à 10 fois le prix d’un port 10GE).

Adoption massive de l’optique

Enfin, l’étude confirme l’omniprésence des systèmes de transports de paquets optiques (P-OTS pour packet-optical transport systems) dans les architectures de réseau des opérateurs. Pas moins de 70% des sondés déclarent déployer des P-OTS ou avoir l’intention de le faire d’ici 2018. Selon IHS, le nombre de nœuds dotés de systèmes optiques devraient être multiplié par six entre 2016 et 2018 pour les réseaux longue distance, et devrait doubler pour les accès métropolitains et régionaux. « Nous croyons que ces plans impacteront les ventes de routeurs, avance Michael Howard, directeur responsable des réseaux d’opérateurs chez IHS. Et en dépit de ce que laissent entendre beaucoup de discussions de l’industrie, les répondants affichent peu d’intérêt pour un plan de contrôle multicouche données/transport. » Pour l’heure du moins.


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