L’Agence pour l’Innovation Industrielle est née

L’AII devient une réalité. Il était temps! Cela fait un moment que la France est larguée en matière d’innovation. Aujourd’hui la créativité industrielle est l’apanage de l’Asie et des États-Unis

La France est en panne d’innovation. Et pour rattraper cet amer état de fait, le ministre de l’Économie, Thierry Breton, a présenté un décret pour la création de l’Agence de l’Innovation Industrielle. Elle sera dotée d’un milliard d’euros avant la fin de l’année.

Cela fait bien longtemps qu’une entreprise française, n’a pas présentée une véritable avancée technologique marquant une rupture avec le passé. Et l’on peut même dire que c’est l’Union entière qui n’invente plus. Pour inverser la tendance et éviter à tout prix le décrochage industriel, il est nécessaire de ranimer la flamme de l’innovation chez nos concitoyens. Le ministère de l’Économie appuyé par le président Jacques Chirac lance une nouvelle politique industrielle dont le c?ur est cette nouvelle agence dédiée à l’innovation. L’AII, qui sera placée sous sa tutelle, vise à « dynamiser les capacités industrielles et le potentiel technologique français », précise le communiqué du conseil des ministres. Le président Jacques Chirac, qui est à l’initiative de cette agence, avait dit en janvier dernier qu’elle serait dotée entre 2005 et 2007 « d’au moins deux milliards d’euros de crédits, dégagés sur les recettes liées à la cession par l’État de participations dans des entreprises ». Le premier ministre Dominique de Villepin qui a déjà fait de cette Agence l’un des axes majeurs de sa politique de promotion de l’industrie avait précisé en juin dernier dans son discours de politique générale, « qu’elle devrait financer des projets dans les domaines de l’énergie solaire, des nanotechnologies, des biotechnologies et des biocarburants. » L’agence de développement de l’innovation, sera spécialisée dans le financement de programmes industriels inscrits dans une logique de rupture technologique. De plus, pour « faciliter la prise de risque » des entreprises, elle apportera un soutien « ciblé » aux activités de recherche et de développement dans le cadre de « programmes mobilisateurs d’innovation industrielle ». « Il faut viser des marchés qui, au plan mondial, à l’horizon de sept à dix ans, représentent dix milliards d’euros », avait dit le président de Saint-Gobain, Jean-Louis Beffa, qui avait conduit la mission sur la relance de l’innovation industrielle en France. Avant d’ajouter : « Il faut considérer que les industriels qui s’engageront dans ce programme pourront produire un milliard d’euros sur le territoire européen en créant des emplois à valeur ajoutée. » Enfin, parmi les secteurs pouvant bénéficier de ce dispositif, il avait cité « les énergies non polluantes, comme la pile à combustible ou l’énergie solaire, les techniques de l’information, les biotechnologies et la santé (lutte contre les maladies infectieuses et dégénératives) ou encore la mise au point de nouveaux moyens de transport. »