Landesk refait sa vie en “indépendant”

Landesk annonce son acquisition par le fonds privé américain Thoma Bravo. Une opportunité que nous commente en direct Frédéric Pierresteguy, directeur général EMEA Sud chez Landesk

L’éditeur Landesk développe depuis 20 ans des solutions qu’il définit comme assurant “la gestion du cycle de vie des systèmes, de la sécurité des points d’extrémité et la gestion des services informatiques.” Vaste programme !

Après avoir été racheté par Avocent en août 2006 (pour environ 400 millions de dollars), lui-même acquis fin 2009 par Emerson Electric (cf article ‘ Emerson veut avaler Avocent ‘), l’éditeur de Salt Lake City (Utah) est devenu une filiale comptant 800 personnes (au niveau mondial) dans un groupe de plus de 145.000 employés. Difficile alors de prendre de rapides décisions et de retrouver autant de souplesse que lors de son indépendance.

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« Le montant de la transaction reste confidentiel, mais la transaction sera finalisée fin septembre », assure Frédéric Pierresteguy, directeur général EMEA Sud chez Landesk, qui ajoute : « Nous affichons une croissance de 20 % par an depuis 2002, et compte plus de 1000 clients en France pour 15 000 dans le monde sur tous les secteurs d’activité. Landesk emploie 750 personnes dans le monde, dont environ 250 en Europe

La culture de l’administration de parc

Spécialisé dès l’origine dans la gestion des actifs du système d’information (équipements, prestations, sécurité, mobilité…), Landesk développe généralement ses propres solutions.

« Cela assure une plateforme cohérente à nos clients. Toutefois, fortement à leur écoute, nous nous devons de répondre à leurs attentes. Ainsi, en juillet 2008, nous avons rachetél’éditeur Touchpaper, spécialiste britannique du service desk, afin d’apporter cette brique supplémentaire à notre offre. Désormais, nous pourrons poursuivre notre croissance organique avec nos 250 développeurs, tout en menant une politique de croissance externe via des acquisitions ciblées», explique Frédéric Pierresteguy.

En effet, la société s’enorgueillit –à juste titre- d’une forte fidélisation de ses ingénieurs, avec un taux très faible de ‘turn-over’, un atout auprès de ses clients. Et cela semble fonctionner: « Nous avons enregistré 85 % de renouvellement de contrats de maintenance annuels en 2009 », se réjouit Frédéric Pierresteguy.

Une expansion vers les grandes entreprises

S’adressant principalement aux entreprises gérant un parc informatique de 500 à 5.000 postes de travail, Landesk est clairement positionnée sur le ‘mid-market’ et le haut du ‘mid-market’.

« Nous mettons tout en place pour nous adresser aux grandes et très grandes entreprises, avec un support adapté, des équipes de terrain dédiées, etc. La dernière version [V 9] de notre solution est parfaitement conçue pour répondre à cet enjeu. D’ailleurs, une grande banque et un opérateur télécom sont déjà clients, avec des projets de plus de 30 000 postes de travail », souligne Frédéric Pierresteguy.

En outre, à l’heure du ‘cloud computing‘ et de la mobilité, Landesk mène tous ces projets de front, seul et avec des partenaires…

Un investisseur avisé

Gageons que cette nouvelle indépendance et cet investisseur avisé faciliteront les choses. En effet, Thoma Bravo a bien compris que ces évolutions renforcent les besoins en administration et en gestion informatiques pour réaliser des économies tout en accélérant le retour sur investissement. Par ailleurs, le fonds n’en est pas à son premier investissement dans le logiciel : Attachmate (middleware d’intégration et d’accès aux mainframes), SonicWall (sécurité du réseau et protection des données), Consona (CRM, ERP, KM, MRP…), Embarcadero (outils de conception et de gestion des bases de données), Entrust (gestion d’identités numériques), Flexera/Acresso (Flexnet et le fameux IntallShied), Vision (solutions de haute disponibilité)… Des investissements intelligemment réalisés sur des créneaux porteurs, y compris le ‘mainframe’ où justement les compétences se font de plus en plus rares…