L’ART défend sa position sur la guerre des prix ADSL

Selon le régulateur, la concurrence est aujourd’hui renforcée grâce à la baisse des tarifs de gros de France Télécom

Quelques jours après avoir permis à France Télécom de baisser ses tarifs de gros à destination des fournisseurs ADSL, l’ART estime devoir s’expliquer sur ses décisions. En effet, si les consommateurs saluent ces baisses, France Télécom martèle que l’Autorité a été trop lente à se décider tandis que la concurrence souligne que cette décision favorise d’abord Wanadoo, filiale de France Télécom.

Pour Paul Champsaur, président de l’Autorité de Régulation des Télécoms, le travail a été fait « avec diligence ». « France Télécom nous trouve parfois un peu dur, les opérateurs privés nous trouvent parfois trop souple. Le fait que les deux parties soient mécontentes est une forme de reconnaissance de notre action et prouve que nous faisons un travail honnête », observe de son côté Dominique Roux, membre de l’ART. Au delà de la polémique avec l’opérateur historique, l’ART estime que la baisse des tarifs de l’option 5 permet aujourd’hui au marché de l’ADSL d’entrer dans un cercle de croissance vertueuse. Toutes les conditions sont désormais réunies, observe l’Autorité. La progression de la concurrence depuis le début de l’année a poussé l’ART à donner un avis favorable à la baisse des prix de gros facturés par France Télécom aux fournisseurs d’accès à Internet (FAI), a-t-elle expliqué lors d’une conférence de presse. Wanadoo: 50% de part de marché Le haut débit « ne se résume plus au seul groupe France Télécom », relève le régulateur, qui souligne qu’une double concurrence s’est installée, en amont entre opérateurs et en aval entre fournisseurs d’accès Internet (FAI). Cette baisse, homologuée depuis par le gouvernement, a déclenché une avalanche de réductions de tarifs des offres Internet à haut débit, de la part de nombreux opérateurs. Pour les opérateurs utilisant le dégroupage, c’est-à-dire louant le réseau de France Télécom pour installer ses équipements, « l’offre de référence de France Télécom constitue également un progrès », a dit le président de l’ART. Reste que Wanadoo risque de consolider encore un peu plus sa domination sur le marché de l’ADSL. Selon les chiffres de l’ART, sur 2,8 millions de lignes ADSL (au 20 novembre), 1,4 million étaient des lignes Wanadoo, soit une part de marché de 50%. Les autres FAI (non dégroupés) représentaient 1,1 million de lignes. Quelque 215.000 lignes sont totalement dégroupées par des opérateurs alternatifs et 100.000 partiellement dégroupées.