L’attaque contre l’Estonie était bien initiée par les services pro-russes

Un groupe d’activistes pro-russes annoncent être les initiateurs de l’attaque contre les réseaux Web de l’Estonie en 2007. Une responsabilité qu’à toujours contesté le Kremlin

L’attaque cybernétique retentissante contre l’Estonie en 2007 a laissé une trace dans les esprits. Véritable nouveauté pour certains, elle incarne la réalité du contexte géopolitique mondial. Rappel.

L’Etat balte reconnu comme étant le plus connecté d’Europe (90 % des transactions bancaires sur la Toile) voit tous ses sites officiels tomber un par un sous les coups de boutoir de Botnets (ordinateurs ‘zombies’ pilotés à distance)présumés venir du grand voisin russe.L’agence de presse Reutersremet à jour les informations sur le cyber-conflit et les protagonistes commencent à se dévoiler à mesure que certains réseaux se délitent. Dès les premières attaques, le gouvernement estonien avait accusé le grand-frère russe d’être à l’origine de l’attaque. Une ingérence due à l’adhésion de l’Etat balte à l’OTAN.

Konstantin Goloskokov, activiste du groupe de la jeunesse russe Nashi témoigne qu’il était au centre des attaques. En organisant un réseau de sympathisants à la cause russe, il aurait alors réussi à opérer de nombreuses attaques contre des sites estoniens, entraînant la chute de nombre d’entre eux.

L’activiste commente ses actes par un fait d’actualité alors relevé par la presse : la destruction d’un monument à la gloire de l’Armée Rouge à Talinn, la capitale du pays. Un symbole de fierté pour les russes, une insulte à leur indépendance et un rappel aux heures noires soviétiques pour les estoniens.

Konstantin Goloskokov, 22 ans s’explique : « Je n’ai perpétré aucune attaque cyber . Ce que nous avons fait s’apparente plus à de la désobéissance civile, ce qui à mon sens est légal« . Le pirate explique alors (comme on pouvait s’y attendre) avoir opéré avec des attaques de type déni de service mais récuse toute aide des autorités russes.

De même, le fait que le jeune homme appartienne au groupe de la jeunesse russe Nashi formée par Vladimir Poutine alors président de la fédération de Russie, n’est pas anodin. Son ancien responsable occupe désormais le poste envié dans une agence gouvernemental proche du pouvoir.

Face à ces révélations, les officiels de Moscou ont préféré adopter une attitude réservée en expliquant que le gouvernement estonien s’était fait fort de discriminer les populations russophones du pays.

Entre intérêts géopolitiques et Histoire, nombre de questions n’ont toujours pas été résolues entre la Russie, Etat puissant et voulant garder une importance stratégique régionale et l’Estonie, membre de l’Union européenne voulant se détacher d’un voisin au passé encombrant. Un cocktail explosif.