Laurent Ecale (Orange): «Le M2M se déplace sur le grand public»

Après le secteur industriel, le prometteur marché du machine-to-machine s’apprête à conquérir les usages grand public.

Ce mardi 30 mars et jusqu’au 1er avril, s’ouvre la 5e édition du salon M2M (Machine to Machine) à Paris Parc des expositions. Environ 6 500 visiteurs découvrirons plus de 200 entreprises qui présenteront leurs solutions, en direct ou via leurs distributeurs. Notamment Orange Business Services. L’intégrateur donnera la parole à une dizaine de ses partenaires (Cinterion, Dams, Gemalto, Kuantic, Lyra-Network, Oberthur Technologies, Prestacom, Sagem Orga (groupe Safran), Steria, Web et Solutions) qui témoigneront des usages de leurs solutions.

Des usages, et leurs tendances, dont Laurent Ecale, en charge du périmètre M2M sur les entreprises françaises chez OBS depuis 2008, a bien voulu nous faire part. Le directeur de l’unité d’affaire M2M rappelle d’abord le rôle d’Orange Business Services dans ce secteur: « Les entreprises qui souhaitent mettre de la connectivité mobile dans leurs solutions peuvent s’adresser à nous. » Pour mémoire, les solutions M2M mettent en oeuvre la communication automatisée et sans intervention humaine des machines entre elles. Autant dire que cela concerne un grand nombre d’organisations « de la TPE de 10 personnes à la multinationale ». Orange Business Services compte aujourd’hui pas moins de 4 000 clients M2M dans le monde.Contrôler les équipements à distance Par exemple, AirLiquide. Le fournisseur de gaz liquide installe depuis plusieurs années des cartes SIM sur ses bombonnes et cuves pour relever ses compteurs à distance et organiser la distribution en conséquence. Et ce dans le monde entier grâce au réseau d’Orange et ses accords de roaming qui couvre ainsi 160 pays dans le monde.

Autre exemple, plus innovant, une « petite » société, dont Laurent Ecale taira le nom, exploite les technologies M2M pour son activité de location de matériel. « Cela leur permet de tracer les équipements, d’effectuer des diagnostics, d’installer des compteurs horaires, voire de désactiver la machine si le client n’est pas à jour dans ses règlements, le tout à distance », illustre le dirigeant.

Un marché en hausse de 70%

Dans l’histoire, Orange Business Services apporte une brique de services, au-delà des puces SIM de communication mobile. Cela permet notamment la localisation des équipements indépendamment des solutions GPS, l’interconnexion du système d’information avec celui d’Orange et des briques de diagnostics. Le client déploie de son côté son propre applicatif selon ses besoins propres, quitte à passer par les partenaires développeurs d’Orange.

Avec 70 % de hausse annuelle, le marché du M2M est appelé à se développer rapidement. Selon l’Idate, il devrait passer de 11,2 milliards d’euros en 2009 à 27,7 milliards dès 2013. Un marché prometteur sur lequel Orange Business Services investit massivement, notamment en y consacrant 200 experts à plein temps. « Le marché est fortement demandeur sur tous les types d’usages », assure notre interlocuteur.

Les applications de demain

Mais quelles seront les applications de demain pour le M2M? Si le secteur industriel y trouve un moyen efficace pour faire remonter l’information en temps réel (par exemple sur les chaudières individuelles, ou, à un niveau supérieur, les compteurs électriques), le marché du M2M devrait envahir le monde de la mobilité. « On croit beaucoup au développement du véhicule communicant, avance Laurent Ecale, le M2M permettra une interaction avec le véhicule qui autorisera de nouveaux services tels que le ‘pay as you drive’ permettant aux assurances de proposer des offres plus ciblées. »

Le M2M devrait aussi profiter de l’élargissement des réseaux 3G pour se développer dans le secteur de la vidéo, particulièrement la vidéo surveillance. « Les entreprises qui fournissent des prestations de surveillance pensent à profiter des réseaux 3G+ pour amener la vidéo et rendre les machines communicantes à grande vitesse. » D’autre part, « le M2M se déplace sur le grand public. » Ainsi, les puces SIM et les services qui les accompagneront devraient se multiplier sur les détecteurs de radar ou les assistants personnels de navigation (PND) apportant ainsi les mises à jour en temps réel et un certain niveau d’interactivité à ces produits.

Et ce d’autant que l’infrastructure est en place. En France du moins, où le réseau d’Orange couvre 95 % du territoire (pour 99 % de la population environ selon l’opérateur). « Aujourd’hui, une entreprise qui se lance dans le M2M ne se pose plus trop la question de savoir si son secteur géographique sera couvert », couclut Laurent Ecale. Autrement dit, plus aucun frein ne semble retenir le M2M.

(Article mis à jour le 30 mars 2010.)