Le bilan médiocre du dégroupage en France

Le « premier tableau de bord du dégroupage », établit par l’ART (l’Autorité de régulation des télécommunications) présente un bilan plutôt médiocre du dégroupage en France.

Selon le document, seulement 500 lignes ont été dégroupées sur toute la France alors que l’ouverture à la concurrence de la boucle locale est entrée en vigueur en janvier 2001.

Le dégroupage doit permettre à n’importe quel opérateur tiers (c’est dire autre que France Télécom) de se raccorder aux domiciles des abonnés. Pour cela, ils louent à l’opérateur historique la portion finale de son réseau (boucle locale).Cette ouverture doit permettre à des opérateurs alternatifs de proposer notamment des offres ADSL (internet haut débit) complètes permettant donc un marché concurrentiel et donc une baisse des prix. Mais plus d’un an après l’entrée en vigueur de la loi, le bilan des 500 lignes dégroupées est maigre.France Télécom traînerait des pieds Pourquoi ce retard? Selon certains opérateurs alternatifs tout est de la faute de France Télécom. « Aujourd’hui nous n’avons dégroupé aucune ligne », explique à nos confrères de ZDNet Christophe Roy, directeur des interconnexions et de la réglementation chez 9Telecom. « Nous nous heurtons à des obstacles techniques et tarifaires de la part de France Télécom. Ce dernier gagne du temps en dissuadant la concurrence et pendant ce temps, il augmente sa clientèle ADSL ». Il est vrai que, pour l’instant, France Télécom domine complètement le marché de l’ADSL avec 370.000 abonnés à son service Extense. La concurrence, elle, a du mal à percer et doit user de pratiques commerciales agressives (comme Club-Internet qui offre le modem haut-débit) pour émerger.Chez France Télécom, on ne comprend pas ces accusations. « On ne peut jeter la pierre à personne dans cette affaire », explique, toujours à ZDNet Patrick Thielmans, porte-parole attitré de l’opérateur sur ce dossier. « Nous avons respecté nos engagements et notre calendrier de livraison de salles de dégroupage. Mais le processus de dégroupage est par essence assez long », conclut-il.Du côté de l’ART, on s’insurge contre cette lenteur. Son président, Jean-Michel Hubert estime qu’il faudrait des décisions pour améliorer le dispositif actuel du dégroupage, et notamment des baisses tarifaires avant la fin de ce trimestre. L’ART qui est censée réguler le marché semble se réveiller un peu tard…Seule source de consolation, la France n’est pas la seule dans ce cas. Selon un rapport de l’ECTA (European Competitive Telecommunications Association), seulement 0,01% des lignes de téléphones européennes avaient été dégroupées en février 2002.<