Le Bluetooth veut sa place dans l’Internet des objets

L’association en charge des spécifications du Bluetooth se penche sur l’Internet des objets. Un marché où la technologie sans fil entend bien se faire une place.

Le Bluetooth SIG jette les bases de la future norme Bluetooth à paraître en 2016 avec un focus sur l’Internet des Objets (IoT en anglais). Avec le la mouture 4.1, l’entité qui regroupe 12 sociétés ayant des intérêts dans le développement de cette technologie jetait les bases du support de l’Internet Protocol (IP) grâce à un canal dédié. La version 4.2 bénéficiait, elle, d’une connectivité à internet via les protocoles IPv6 et 6LoWPAN.

L’accent était aussi mis sur la sécurité grâce à un nouveau chiffrement de l’appairage avec l’utilisation des algorithmes du NIST (National Institute of Standards and Technology) ainsi que sur la confidentialité et du débit (bande passante multipliée par 2,5 et taille des paquets transférés multipliée par 10).

Concernant le Bluetooth 4.3 (« 4.3 » n’apparait toutefois pas dans le communiqué de presse) dont les spécifications devraient être publiées en 2016, le Bluetooth SIG s’est concentré sur des améliorations synonymes d’une plus grande adéquation de la technologie avec l’Internet des Objets. Elles visent en effet à dynamiser les secteurs à croissance rapide comme la maison intelligente, l’automatisation industrielle, des services basés sur la localisation et l’infrastructure intelligente.

« Il y a une demande importante de nos membres et de l’industrie en général pour améliorer Bluetooth avec les nouvelles fonctionnalités que nous annonçons aujourd’hui », a déclaré Toby Nixon, Président du conseil d’administration du Bluetooth SIG.

« Selon les projections actuelles, le potentiel du marché de l’IoT est estimé entre 2000 et 11 100 milliards de dollars en 2025. Les mises à jour techniques prévues pour la technologie Bluetooth en 2016 aideront à rendre ces attentes concrètes et à accélérer la croissance de l’IoT.  »

Portée étendue, mesh, rapidité

A cet effet, la portée du Bluetooth sera multipliée par 4, ce qui signifie qu’elle pourra atteindre 400 mètres (à puissance émise maximum). Cela sera de nature à fournir une connexion plus robuste pour toute la maison et mêmes les extérieurs dans des scénarios domotiques.

La vélocité sera, elle, accrue de 100%, sans aucune augmentation de la consommation d’énergie. Cela permettra des transferts de données plus rapides dans des applications critiques, telles que celles liées à des appareils médicaux, selon ITespresso.

L’autre nouveauté est le support du maillage réseau (mesh) qui permettra à des périphériques Bluetooth, non plus de se connecter à un hub central, mais à d’autres éléments du réseau, pour une couverture accrue. Cette particularité se traduira par exemple par la couverture de bâtiment entier ou de maison, ouvrant la voie à des applications domotiques et d’automatisation industrielle.

Pour l’heure, de nombreuses plates-formes domotiques exploitent à la fois le Bluetooth et le WiFi pour pallier aux problèmes de portée (cas de HomeKit d’Apple).

Pour Mark Powell, Directeur exécutif du Bluetooth SIG :  « Le Bluetooth a été adopté par de nombreux développeurs et fabricants en tant que solution de connectivité de choix pour l’IoT. La nouvelle fonctionnalité que nous ajouterons bientôt va davantage consolider le Bluetooth comme l’épine dorsale de la technologie IoT. »

Plus que jamais, le Bluetooth Smart se posera alors comme solution idéale pour l’Internet des Objets qui devrait recenser pas moins de 28 milliards d’objets d’ici 2020 (estimation du Harvard Business Review).

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